Dans une page de "l'atelier", qui contient les brouillons et esquisses de l'oeuvre telle que nous la connaissons, Francis Ponge s'adonne à une recherche du titre pour le recueil qui deviendra "La Rage de l'expression".

Longtemps incompris, l'auteur des Chants de Maldoror, mort en 1870 à l'âge de 24 ans, est sorti du purgatoire grâce aux surréalistes. Voici une nouvelle édition de son oeuvre brève et fulgurante.

Depuis six ans, une attaque vasculaire l'a cloué au lit, mais la passion habite toujours le romancier des Grands Malheurs.

Plus de deux siècles après son suicide, le moraliste de Maximes et pensées, qu'il parle du fanatisme, de la pauvreté ou de l'amour, est d'une clairvoyance... révolutionnaire.

Il ne manquerait plus que l'auteur immoral de ″Madame de Bovary″', cet obsédé dépravé, ce sadique toxique, entre au Panthéon. Dossier à charge.

Rarement écrivain m'aura donné, comme Tacite, le sentiment de la présence hallucinée de tous ceux qui, plus profonds, plus savants ou plus imaginatifs, ont lu avant moi ces formules et ces phrases martelées ou gravées, jamais chuchotées ni hésitantes, et en ont tiré profit.

L'un des grands mérites de cette édition nouvelle - outre sa richesse est de ne pas esquiver les questions - y compris et surtout celles auxquelles il est impossible, en l'état actuel de nos connaissances, de répondre.

En dehors d'un club secret de fondus de poésie médiévale (auquel je confesse appartenir), qui donc relit chaque année dans sa langue d'origine Villon et s'en remémore avec jouissance des pans entiers car le poète reste indispensable à son équilibre mental, au même titre que Chrétien de Troyes et Marie de France qui ont précédé l'auteur du "Testament" de près de trois siècles, et Charles d'Orléans, qui fut son contemporain ?

En ces temps d'inquiétude et de frilosité dans le monde du livre, la parution chez Guillaume Zorgbibe et ses éditions du Sandre des deux forts volumes des "Oeuvres complètes" de René Crevel a de quoi surprendre. Il fallait pour se lancer dans une entreprise aussi ambitieuse une témirité qui rappelle celle de personnages comme Jean-Jacques Pauvert ou Eric Losfeld.

Aristote est le philosophe des philosophes, « le maître de ceux qui savent » (Dante). Mais plus de vingt siècles de traductions, de commentaires et d'interprétations ont fini par occulter l'oeuvre même. Avec bien du retard à l'allumage des premiers moteurs éditoriaux, la parution de deux éditions complètes en français du corpus aristotélicien dans des traductions nouvelles est un événement majeur.

En avril 1962, le Premier ministre Michel Debré détaille la débâcle des élections législatives, qui va d'ailleurs lui coûter son poste à Matignon. En réponse, avec humour, le général de Gaulle cite Virgile : Infandum, regina, iubes renovare dolorem (« C'est une indicible douleur, reine, que tu m'invites à renouveler »).

Faut-il vraiment être "sadique ou imbécile", dixit un ex-président, pour apprécier "La princesse de Clèves" ? A méditer avec la "Pléiade".