Aux Etats-Unis, les nouveaux philanthropes, emmenés par Bill Gates, donnent des milliards de dollars. En France, les chefs d'entreprise se contentent encore de faire l'aumône. A quelques rares exceptions près.

Eclairage, en octobre 2011, sur le développement récent en France des fondations et leurs perspectives. Véhicules privilégiés de l'investissement privé au profit de causes d'intérêt général, elles n'ont pas connu en France un développement historique aussi fort qu'ailleurs. Mais face au désengagement de l'Etat dans les domaines culturels, scientifiques ou encore d'action sociale, et à la prise de conscience des entreprises du rôle qu'elles peuvent jouer dans la société, les fondations tendent à se renforcer.

Elles n'ont pas attendu la crise des migrants pour venir en aide aux sans-abris, plus ou moins organisées, les associations caritatives musulmanes sont de plus en plus nombreuses.

Une indiscutable mobilisation. Mais certains acteurs, comme Médecins sans frontières, critiquent des partenariats aux limites du marketing et la place de la Fondation de France dans la collecte des dons.

Ils donnent : leurs temps, leur savoir-faire et, quand ils le peuvent, leur argent. Ils créent : des associations, des mouvements et de nouvelles formes d'action...

Il a suffi qu'un instituteur retraité trop curieux mette son nez dans les comptes pour qu'on s'aperçoive que la campagne TGV menée par Bernadette Chirac coûte parfois plus aux contribuables qu'elle ne rapporte aux hôpitaux.

Onze milliards de francs l'an dernier. Jamais on n'avait donné autant dans notre pays. Aux exclus surtout, quitte à oublier - un peu - d'autres détresses, sans doute moins voyantes.

Que révèle la grande pauvreté sur le monde qui la produit et la perpétue ? Qu'est-ce qui pousse des cadres supérieurs de grandes entreprises à passer leurs nuits à distribuer café et couvertures à des SDF ? A partir de rencontres avec des habitant·es des rues et des bénévoles, une réflexion sur l'économie politique de la dèche.