Dans la bataille de Solférino, les éléphants ont tout cassé. Le parti paraît condamné à une double peine : l'immobilisme et la cassure. Martine Aubry incarne l'un, Ségolène l'autre. Et les grandes figures capables d'imposer la paix des braves ont disparu

Le congrès de Reims a mis en scène l'épuisement d'un vieux parti. C'était un théâtre d'ombre. Il ne pouvait donc rien en sortir.

La crise ébranle jusqu'aux fondements de l'économie libérale. La gauche, faute d'avoir assez actualisé son logiciel, peine à articuler des propositions à la hauteur de l'enjeu. Pourtant elles existent.

Insubmersible ? A coup sûr. Ceux qui l'avaient enterrée en sont aujourd'hui pour leurs frais. Et maintenant ?

Au départ, elle était seule. Pour éliminer Delanoë puis Royal, elle a noué une alliance de fer avec deux protecteurs de l'ombre : DSK et surtout Fabius. C'est aujourd'hui le dilemme de la nouvelle première secrétaire. Soit s'émanciper, au risque de briser sa courte majorité. Soit remercier, au risque de ne pas pouvoir rénover

Après le courant Emmanuelli - Mélenchon, l'autre gauche du parti relève la tête. Montebourg - Dray - Peillon : un trio de choc qui vise les voix des nouveaux adhérents.

Qui ment ? Hollande, qui déclare n'avoir rien promis et ne se souvient même pas d'avoir parlé à Jospin de l'éventuelle candidature du juge, ou Halphen, qui affirme le contraire.

L'aile gauche cogite et s'agite. Les "libéraux" en appellent au réalisme. La route du premier secrétaire du PS jusqu'au congrès de Dijon ne sera pas une promenade de santé.

Autres temps, autre style. La patronne du PS est plus souvent à Lille qu'à Paris. Pourtant, elle entend contrôler les déclarations de ses secrétaires nationaux. C'est l'anti-Hollande

Depuis que la justice s'intéresse à ses comptes, le député PS de l'Essonne, fondateur de SOS-Racisme, voit son train de vie étalé au grand jour. Entre petites habiletés et grandes imprudences, Julien Dray s'est-il arrangé seulement avec la morale ou aussi avec la loi ?

Rue de Solférino, ils ne feraient pas mieux que le gouvernement, pensent les Français. Malgré la crise sociale et l'impopularité de Nicolas Sarkozy, les socialistes peinent à fédérer les mécontentements et ne suscitent toujours pas l'adhésion