Habité par sa mission élyséenne, François Bayrou s'est lancé dans un tour de France à la rencontre des vraies gens.

A-t-il jamais cessé de faire de la politique ? Cessera-t-il jamais de faire du journalisme ? Portrait de l'ancien patron de Marianne, désormais candidat aux européennes pour le compte de François Bayrou

Le président du MoDem n'a pas seulement perdu les élections européennes. Il a abîmé son lien avec les Français. Enquête sur les dessous d'un fiasco

Marielle de Sarnez a lié son sort à celui de François Bayrou. Portrait d'une atypique.

″Candidats, répondez !″ leur demande Jacques Attali, dans un livre publié chez Fayard, avec des questions décalées comme les aime l'ancien conseiller spécial de Mitterrand. Dette mais aussi gouvernement d'union nationale, financement des études, augmentation de la population, sous-marins nucléaires, nationalisations et privatisations, drogues : interrogés par ″L'Express″, François Hollande, François Bayrou et pour Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé répondent.

Pourquoi exerce-t-il une telle séduction sur l'ancienne UDF ?

Le président du MoDem passait pour un littéraire éloigné des réalités. Depuis son élection dans la cité d'Henri IV, il dévoile un esprit pratique, plongé avec bonheur dans l'action concrète. Transposer ce succès à Paris ? La tentation demeure.

Les élections internes de l'Udi se sont achevées le 12 novembre 2014 dans l'indifférence générale. Si la succession de Jean-Louis Borloo a fait l'objet d'une campagne féroce, avec des coups en dessous de la ceinture, elle est surtout apparue comme une rivalité personnelle entre Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, sans grands enjeux politiques. Pour autant, les résultats ne seront pas sans conséquences. Pas tant pour l'Udi que pour le reste du paysage politique.

S'il ne reste qu'un Européen fervent, ce sera lui ! Le président du MoDem fustige la "haute trahison" de Barroso recruté par Goldman Sachs. Il constate la coupure entre Bruxelles et les peuples mais elle ne lui semble pas inéluctable si les chefs d'Etat et de gouvernement font preuve de courage et non de démagogie.

Il nous avait promis la fin d'un monde, mais la litanie des affaires a repris. Après un mois au pouvoir, la Macronie prend déjà l'eau. Décidément, ils n'ont rien compris. Sommaire. On les disait incorruptibles, ils sont... les incorrigibles ! Bayrou, ce boulet qui a plombé Macron. Le Modem au centre de la tourmente judiciaire. Ferrand, la disgrâce du grognard. L'Etat-Macron, un partenariat public-privé. En Marche... vers une Assemblée des intérêts privés ?

En confirmant sa stratégie d'autonomie, le leader centriste entame sa traversée du désert sans les députés qui l'avaient suivi en 2002 et 2007. Dur !