Commençons donc, dans ce dossier, ce travail de réflexion avec les psychologues, les psychiatres et les infirmières qui vont déjà à la rencontre des personnes précaires et qui leur apportent déjà un soutien. On ne peut qu'être sensible qu'entre perte de soi dans le déplacement migratoire ou par l'absence de papiers d'identité, entre errance à l'adolescence agissant comme une nouvelle voie d'expression de la psychose ; entre folies et douleur folle d'être à terre, ces professionnels sont confrontés à de nouvelles expressions du Sujet.

Il y a de plus en plus de pauvres en France.

Entretien avec Serge Paugam.

Les migrants d'Afrique subsaharienne arriveraient en France déjà infectés par le virus du sida ? Faux : bon nombre d'entre eux sont contaminés dans l'Hexagone. En cause, la grande précarité à laquelle ils sont confrontés.

Un discours misérabiliste perdure autour de la population âgée, alors que vieillesse ne rime plus forcément avec pauvreté.

Les deux refuges ouverts trois jours plus tôt à l'intention des sans-abri débordent déjà. Face à l'urgence, dictée par un hiver sibérien à l'origine de plusieurs décès, le fondateur d'Emmaüs mobilise l'ensemble de la société. Une première...

La caissière à temps partiel qui boucle avec peine ses fins de mois, l'intérimaire ballotté de mission en mission, l'éternel stagiaire rivé à la photocopieuse, le trentenaire qui erre d'hôtel en hôtel et de petit boulot en petit boulot..., autant de figures d'une précarité multiforme et de moins en moins provisoire.

La crise s'est installée, avec son cortège de catastrophes sociales et économiques. Les images diffusées à satiété renvoient toutes à la pauvreté, à la précarité, au déclassement. Des images qui ont réussi à coloniser l'imaginaire des Français, qui ne sont, dans leur grande majorité, pas directement touchés. Mais les situations dramatiques et bien réelles de près de 8,5 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté conduisent à se demander : et si demain, c'était mon tour ? Que puis-je faire ?

Endettement massif, baisse des prix des matières agricoles, envolée des charges... les exploitants agricoles sont à la peine. Pourtant, certains s'en sortent en faisant de leur petite taille un atout et en misant sur les circuits courts.

Du porc fumé plutôt que du mouton frais, de la vache plutôt que du boeuf... Contrairement à l'idée reçue, dans l'ancienne France, les pauvres aussi mangeaient de la viande. Mais pas n'importe laquelle : sa consommation restait le reflet des distinctions sociales.

Le logement social, visant à l'origine les classes moyennes, ne parvient pas à s'adapter à accueillir les bénéficiaires des minima sociaux.