La dernière encyclique du pape François développe le thème de la fraternité. Elle relève le défi d’un monde qui se divise, dans lequel les « murs » l’emportent sur les « ponts ». Sur un fondement théologique et anthropologique (dimension relationnelle de la personne), se développe une invitation à l’ouverture, particulièrement vers l’étranger et le plus pauvre, grâce au dialogue et au pardon.

La chair serait-elle devenue triste après sa libération ? Suivre ses aventures depuis la conception chrétienne du péché jusqu'à la biopolitique contemporaine, en passant Schopenhauer, Kierkegaard, le concile de Vatican II et Larry Clarke, permet d'identifier un refus actuel de la chair comme destin.

L'Eglise a-t-elle pour mission est d'assurer la cohésion de ses membres au sein d'une société close ? Ou bien est-elle une communauté invisible d'hommes et de femmes ouverts aux indications du dehors, prêts à prendre sur eux une transformation sociale ? L'Eglise semble être le symbole de la société close, une organisation statique et hiérarchisée, encline à épouser les frontières d'une nation, poussant parfois aux guerres des religions. Même le Paradis est un jardin limité par l'arbre de la connaissance morale.

Jean-Luc Nancy, mort le 28 août 2021, était l’une des plus grandes figures de la philosophie française contemporaine. Largement lu et traduit à l’étranger, il avait notamment publié, parmi une oeuvre abondante, deux importants volumes consacrés à la « déconstruction du christianisme », "La Déclosion" (Galilée, 2005) et "L’Adoration" (Galilée, 2010). Ancien membre de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC), il était un très fin connaisseur de la théologie et de la tradition, mais il ne se rangeait plus parmi les croyants.

Depuis Bakounine, les anarchistes voient dans la religion une aliénation, en tant que tradition associée à des valeurs imposées par des institutions comme les Eglises. Mais, au cri bien connu de ralliement des anarchistes « Ni Dieu ni maître », des auteurs chrétiens très divers, comme Léon Tolstoï, le jeune Paul Claudel ou encore Jacques Ellul, ont opposé une compréhension de la foi chrétienne plus subversive, qui emprunte à bien des égards à l’anarchisme.