Il a joué les perdants flamboyants, les petits chefs et même Dieu. Depuis le cultissime "C'est arrivé près de chez vous", en 1992, Benoît Poelvoorde emplit l'espace, et les écrans, avec démesure. Car le clown belge a horreur du vide, enchaînant film commerciaux, d'auteurs ou déjantés, comme "Au poste !", ovni de Quentin Dupieux, en salle le 4 juillet 2018. A 53 ans, l'acteur a décidé de ne plus s'ennuyer dans de grosses productions. Sans jamais trop s'éloigner de Namur, sa ville, où s'enracine son fragile équilibre.

Edouard Baer pose un regard amusé et critique sur la masculinité parisienne d'une génération qui vieillit : c'est "Adieu Paris", au générique duquel figurent Benoit Poelvoorde et François Damiens. Entre réflexions brillantes, digressions futiles et rires en vrille, rencontre avec les trois compères.

Il a fallu convaincre Benoît Poelvoorde que son personnage de père central dans "Deux Fils", le premier nlm de Félix Moati derrière la caméra. A Bruxelles, à ses côtés durant une journée, on a parlé de son bilan sanguin, de l'ivresse, de acteurs qui prennent position, de l'envergure de Vincent Lacoste...

A l'écran, il joue un flic borné. A la ville, le cinéma ne l'intéresse pas et la promo l'ennuie. Il préfère s'occuper de son festival littéraire.

Il n'a rien de très ordinaire dans "Normale", mais depuis quelques années, Poelvoorde semble s'être assagi. Alors, fini les excès? Fini la démesure? Pour le savoir, on a parlé avec l'acteur par Zoom. De sa santé, des enfants des autres et... du triomphe des Belges en France.

Il y a trente ans déboulait la tornade Benoît Poelvoorde dans "C'est arrivé près de chez vous", un film scandaleux devenu culte. Histoire d'une blague belge qui ne fit pas rire tout le monde.

Dans "Adieu Paris", Edouard Baer confronte une bande de vieux briscards du showbiz à Benoît Poelvoorde, leur souffre-douleur. Dialogue entre deux as du hors-piste qui font les questions, les réponses et les zouaves.