Une complexité sous-estimée, un jeu politique et diplomatique peu enclin à se frotter à l'analyse scientifique et vice-versa, des pièges sémantiques et rhétoriques : autant d'écueils qui conduisent les négociations sur le climat à une sorte d'hypnose collective, où par défaut de compréhension, chaque partie peut finalement adopter des positions contraires à ses objectifs.

Politiquement, économique, les pays ne sont pas égaux devant le protocole de Kyoto. Pour garder à celui-ci son intégrité, les Accords de Marrakech ont établi des mécanismes flexibles dont les fameux échanges et cotations de "droits à polluer", qui peuvent étonner, voire choquer.

Alors que les changements climatiques occupent le devant de l'actualité et nourrissent des procostics de plus en plus sombres, le protocole de Kyoto et son application n'apparaissent que comme une étape préliminaire.

Avec 3 degrés de plus, ce n'est plus la même planète ! Les conférences se succèdent sans parvenir à un consensus. Préserver l'environnementne se fera qu'en respectant le pilier social du développement durable.

Les négociations de la conférence de l'Onu sur le changement climatique peuvent-elles aboutir à une solution juste en 2015 ? Voilà la question qui a été posée à un ancien ministre, un leader altermondialiste et une religieuse philosophe. Ils y répondent sans langue de bois.

Un seul pays a rejeté l'accord international de Cancun visant à lutter contre le changement climatique : la Bolivie. Aux ″mécanismes de marché″ que prévoit le texte signé en décembre 2010, le président bolivien, M. Evo Morales, préfère ″un nouveau paradigme planétaire pour préserver la vie″ : la défense de la Terre mère. Une tradition indigène qui contribuerait à ″décoloniser″ l'atmosphère idéologique.

1989 a été l'année de la Terre. En juin 1992, s'est tenu, à Rio de Janeiro, le premier sommet de la Terre. Cette émergence d'une conscience écologique mondiale résulte de plusieurs processus [...] : l'appréhension de notre planète comme un tout, [...] le poids des populations de plus en plus nombreuses ; la destruction ou la pollution massive de ressources (forêts, océans...).

Dossier, en novembre 2015, à la veille de la 21ème conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 21) qui se tiendra à Paris, sur l'origine du déni de réalité à l'origine de l'échec de biens des conférences environnementales internationales antérieures. Sur fond de vérités scientifiques dévoyées (la mise en évidence du rôle du gaz carbonique sur le réchauffement est avérée), de volonté politique jusqu'au-boutiste de croissance économique, la question environnementale reste dans l'impasse.

Le point sur la négociation climatique internationale : où en est-on, comment ont évolué les discussions, quels sont les points d'accord et de désaccord, les mécanismes économiques mis en place, etc. ? Après un rappel historique, les auteurs présentent l'accord de Cancun puis entrent dans le détail d'un ″système d'engagement à géométrie variable″.