Instaurée sur une base intergouvernementale, en dehors de tout instrument juridique de l'UE, la Force de gendarmerie européenne réunit des forces de police à statut militaire mises à la disposition de l'UE par plusieurs États membres. Disposant tout à la fois de compétences policières et de moyens militaires, cette force, également dénomée Eurogendfor, est particulièrement bien adaptée à la gestion des situations de crise et des périodes de transition entre le conflit armé et le retour au fonctionnement normal des institutions.

Que faire ? Après Paris le 13 novembre 2015, Bruxelles le 22 mars 2016, la presse étrangère redoute de nouvelles attaques. Il faudra s'habituer à la menace, écrit "The Economist". Plus offensif, le quotidien allemand "Die Welt" réclame un renforcement draconien de la sécurité intérieure. Pour "Politico" et "El Pais", les attentats ont montré la vulnérabilité de l'UE et c'est une Europe unie qui doit riposter. En décembre, le philosophe britannique John Gray affirmait, lui, dans le "New Statesman", l'impérieux besoin d'un Etat fort. Sommaire. La nouvelle normalité.

Le politologue russe Fiodor Loukianov explique pourquoi l'Union européenne se trouve dans une impasse face au terrorisme et comment son paysage politique va subir des métamorphoses irréversibles.

Depuis le Brexit, Hollande et Merkel prétendent relancer l'Europe de la défense. La rivalité demeure pourtant féroce entre les industries des deux pays pour conquérir le leadership de ce secteur en expansion.

Avec le Brexit, l'Union européenne va perdre l'une de ses deux grandes armées. Reste la France, qui a multiplié les terrains d'action ces dernières années.

Le 23 juin 2016, le vote du " Brexit " (British Exit) a provoqué un choc. Selon certaines analyses, le départ des Britanniques ouvrirait la possibilité de nouvelles avancées sur le plan de la Politique de sécurité et de défense commune de l'UE (PSDC). Un " noyau dur " d'États regroupés autour de Paris et Berlin pourrait instituer une Europe politique et militaire. La thèse suscite le doute. L'opposition de longue date du Royaume-Uni à une défense européenne susceptible de concurrencer l'Otan ne doit pas dissimuler les contradictions entre les autres États membres.

Après les attentats en Espagne, le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerehove, plaide pour un renforcement des pouvoirs de l'UE en matière de renseignement. Mais un FBI européen n'est pas pour demain.

A la lumière des archives françaises, Nicolas Badalassi revisite l'engagement du président de Gaulle et de ses deux successeurs en faveur de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe, perçue comme un moyen de dépasser la logique des blocs, de fonder les bases d'un rapprochement paneuropéen mais aussi d'encadrer la question allemande. Au-delà d'un simple encouragement, l'auteur de l'article révèle l'influence politique et intellectuelle de Paris sur la rédaction de l'Acte final d'Helsinki.

Tirant les leçons des conflits balkaniques qu'elle n'avait pu empêcher dans les années 1990, l'Union européenne a commencé à (re)définir sa doctrine de sécurité et de défense au tout début des années 2000.