Cet article se propose d’étudier comment les autorités britanniques, leurs services de renseignements et leurs diplomates abordent la montée en puissance des Frères musulmans sur la scène politique égyptienne pendant la Seconde Guerre mondiale. Objets d’une étroite surveillance, les Frères sont perçus comme des éléments subversifs, dont il s’agit d’évaluer la menace posée aux intérêts britanniques et de prévenir l’expansion.

Les Égyptiens sont appelés aux urnes le 26 mars pour élire leur président. L’opposition dénonce un scrutin joué d’avance, aucun candidat d’envergure n’ayant eu le droit d’affronter le président sortant, le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi. Le vote se déroule dans un contexte où les espoirs nés du soulèvement de janvier 2011 se sont évaporés, et où la population est confrontée à une dégradation de sa situation économique ainsi qu’à la main de fer du régime.

Après avoir réussi à étouffer l'opposition, le chef de l'État égyptien, candidat à la présidentielle anticipée de décembre, est assuré de se succéder à lui-même pour un troisième mandat. Mais la colère du peuple, éreinté par une crise économique aiguë, pourrait le rattraper.

Tout en multipliant les violations des droits humains, le président Abdel Fattah Al-Sissi tente de replacer l’Égypte au coeur du jeu diplomatique régional. Il veut renforcer ses relations avec l’Arabie saoudite et éviter les tensions avec la nouvelle administration américaine. Le Caire n’exclut pas d’intervenir en Libye et cherche des alliés pour contrecarrer le projet de barrage éthiopien aux sources du Nil.

Le régime du président Abdel Fattah Al-Sissi exploite à tout va le prestigieux passé antique de son pays, symbole millénaire de pouvoir. Source importante de devises, la mise en valeur de ce patrimoine permet aussi d’atténuer les critiques formulées à l’étranger sur les violations des droits humains.