Le président de la République a réaffirmé sa volonté de mettre en oeuvre une réforme des cotisations chômage. Celles-là seront remplacées par une augmentation de 1,7 % de la CSG. Si l'opération est favorable aux salariés, elle pèsera sur le revenu des retraités dont les pensions sont supérieures à 1 200 par mois. Il s'agit d'un déplacement de la charge de la protection sociale d'une génération, celle des actifs, vers une autre, les inactifs. Pendant sa campagne, Emmanuel Macron demandait aux seniors "un effort en faveur de leurs enfants et leurs petits-enfants".

Si les voix sont discordantes au sommet de l'Etat sur l'avenir des pensions de réversion, le statu quo paraît improbable dans le cadre de la future retraite à points.

Pour Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, la retraite par points doit permettre plus de solidarité et de justice sociale.

Fin officielle de la retraite à 60 ans, augmentation du nombre d'années cotisées... le gouvernement français, sous la pression des marchés, n'agit que sur un seul levier pour financer les pensions : allonger la durée du travail. De quoi provoquer une baisse du pouvoir d'achat des retraités, quand il faudrait, au contraire, privilégier d'autres sources de financement. Au-delà de ce constat, c'est toute l'organisation de la société, du mode de production à la place des seniors, qui est à revoir.

Nul ne doute - pensons-nous - de la nécessité évidente depuis longtemps d'une profonde réforme du système de retraite français, ne fût-ce qu'en raison du processus inéluctable de vieillissement démographique appréhendé à l'aune de la proportion croissante du nombre de personnes dites âgées dans la population totale, a fortiori du déséquilibre entre le nombre d'années de travail pendant lesquelles les Français payent des cotisations et celui des années pendant lesquelles ils vivent principalement de revenus de transfert.

Situation, en 2010, de trois des principaux régimes spéciaux de retraite français et des modifications déjà apportées par la réforme de 2008, alors même que ces dits régimes ne seront pas concernés par la réforme de 2010 : celui de la SNCF, celui de la RATP (régie autonome des transports parisiens), et celui des IEG (Industries électriques et gazières). Une réforme qui a permis d'avancer sur deux points majeurs : la déconsolidation de la dette sociale, et l'alignement des régimes spéciaux sur celui de la fonction publique. Détails et explications. Données chiffrées.

C'est sur lui que compte Sarkozy pour mener à bien la délicate réforme des retraites. Portrait d'un homme discret, sérieux, un brin démago et qui n'en finit pas de grimper. Jusqu'où ?

La réforme des retraites tourne à la bataille rangée. Le gouvernement cherche surtout à briser le tabou des 60 ans, et les socialistes, à taper sur le capital. Une politisation qui sied mal à un dossier complexe.

Il y a sept ans, sur le dossier des retraites, il topait avec Fillon. Cette fois-ci, il pratique l'opposition frontale. Histoire d'une métamorphose.

Nicolas Sarkozy se dit intraitable sur le relèvement rapide de l'âge de la retraite de 60 à 62 ans. Dans la rue et au Parlement, les syndicats et l'opposition veulent bloquer la réforme examinée le 7 septembre 2010 à l'Assemblée nationale.