Avancées russes en Ukraine, aide américaine pour Kiev bloquée au Congrès, perspective d’un retour de l’isolationnisme à la Maison Blanche : un sentiment de vulnérabilité pousse l’Europe à durcir le ton. Pour justifier l’explosion des budgets militaires, ses dirigeants comparent la menace russe d’aujourd’hui au péril nazi d’hier. À l’exclusion d’autres leçons qu’enseigne l’histoire.

Longtemps les images de champignons nucléaires renvoyaient à un âge révolu. Elles nourrissent à présent un avenir possible. Découlant de motivations géopolitiques, mémorielles et idéologiques, l’invasion de l’Ukraine, suivie de son cortège de dévastations, de réfugiés et de censures, a précipité le basculement de l’Europe dans un univers guerrier que la plupart des habitants du Vieux Continent avaient oublié. Alors que l’Allemagne annonce procéder à son réarmement, l’Union européenne entend promouvoir une autonomie qui ne dérangerait pas trop son suzerain américain.

Déclarée en état de « mort cérébrale » par le président Emmanuel Macron en 2019, l'Alliance atlantique a fêté, le 4 avril 2024, son soixante-quinzième anniversaire. Dans le contexte de la guerre en Ukraine et d'une nouvelle menace russe sur la sécurité européenne, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) apparaît comme plus essentielle que jamais depuis la fin de la guerre froide.

Spécialiste des relations entre l'Ukraine et la Russie, Anne de Tinguy nous livre son éclairage sur l'invasion russe en Ukraine en revenant sur les rapports tumultueux qu'entretiennent les deux nations depuis des décennies.

En villégiature ou en visite officielle, le président russe s'est souvent rendu chez son voisin ukrainien, jusqu'à l'annexion de la Crimée, en 2014. Le maître du Kremlin a apprécié Kiev tout comme Kharkiv, Odessa ou Tchernihiv. Des cités sur lesquelles il a projeté son obsession impérialiste de "Nouvelle Russie" et qu'il continue pourtant de persécuter, alors que le pays subit ces derniers jours l'une des attaques les plus massives depuis le début de la guerre.

Reprise en main du groupe paramilitaire Wagner, "agence de presse" supervisée par Moscou, fake news et faux comptes sur les réseaux sociaux... Le continent africain est devenu un terrain de jeu et un laboratoire pour Vladimir Poutine.

C'est un bras de fer géopolitique qui se déroule aux frontières du Donbass. Poutine veut faire advenir un nouvel ordre international plus favorable à Moscou et à l'axe illibéral. Pour Joe Biden, la crédibilité des Etats-Unis est enjeu.

En 1814 Alexandre Ier entre dans Paris en vainqueur. Le monde comprend qu’il faut maintenant compter avec l’Empire russe. Mais ses appétits dans le Caucase et en Asie centrale liguent contre lui les Européens et les Turcs. Après l’humiliante défaite de Crimée en 1856, la Russie, inspirée par l’asiatisme, se vit délibérément comme un empire d’Orient. Sommaire. XIXe siècle, l’apogée, carte. Quand la Russie a commencé à faire peur. Un empire d’Orient ? Asie centrale. Face aux Anglais. Petits trocs sur le fleuve Amour.

Vladimir Poutine justifie l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes par l’extension vers l’est de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Décryptage de Jean-François Collin.

Convertie au christianisme grec de Constantinople, séduite par les Lumières européennes, colonisant la Sibérie et ses immenses ressources, nourrissant des rêves de victoires en Extrême-Orient, célébrant aussi l'âme slave de ses paysans... L'histoire de la Russie se singularise, siècle après siècle, par les interrogations que cet empire-continent a porté sur lui-même : de quel côté penche-t-il ? L'Orient ou l'Occident ? L'Asie ou l'Europe ? Sommaire. La Russie est-elle européenne ? Un christianisme oriental. Le terrible héritage d'Ivan. La conquête de l'Est.

La guerre économique vise des biens stratégiques qui seraient indispensables à la survie de l'ennemi, ce qui n'est jamais le cas. Source : "The Economist".