Un Risi méconnu et gigantesque, où se télescopent la décadence eurotrash des 70s et la sophistication du grand cinéma italien de l'âge d'or. Etes-vous prêts à vous jeter dans ces âmes perdues ?

La collaboration cinéastes-comédiens-scénaristes-techniciens, dans le monde la Commedia all'italiana", est nourrie à la fois par une culture de gauche, marquée par l'antifascisme (ils ont tous connus la dictature), et toujours la grande tradition de la "Commedia dell'arte". Celle qui rit de la faim de la misère, de la frustation et considère en priorité le "petit homme", avec ses lâchetés, ses angoisses et ses brusques moments de révolte et même d'héroïsme. A cet égard, "La Marche sur Rome" est une synthèse de ce moment du cinéma italien. Sommaire. Dino Risi de A à Z.

La décennie des années 70 fut pour Dino Risi, comme pour beaucoup de maîtres du cinéma italien florissant de l'époque, partagée entre des énergies très paradoxales : celles d'un âge d'or parvenu à son point limite de démesure et de décadence, de flamboyance et de morbidité, d'apothéose et de pourrissement.

La Cinémathèque française propose ce mois-ci, une rétrospective Dino Risi. C'est l'aboutissement de la consécration d'un auteur qui fut, de son vivant, souvent négligé. Dans son propre pays, la critique de gauche, très influente, voyait dans la comédie italienne un dévoiement du néoréalisme et, conduite par Guido Aristarco, le bien nommé, rejetait les oeuvres de Germi, Monicelli, Lattuada, Comencini, Scola et Risi lui-même, du moins celles qui relevaient du comique. Elle refusait l'idée que le rire aidait à corriger les moeurs.

"Positif" livre un article de Dino Risi paru dans la revue "Domus", n° 206, en février 1946.

En 1962, les Italiens prennent une leçon de panache, d'esbroufe et de séduction. Dans un tourbillon de grands gestes et de belles paroles, l'acteur Vittorio Gassman entraîne les spectateurs dans un voyage initiatique. Touchant, horripilant, il est le machisme incarné. Chef-d'oeuvre de la comédie italienne, ce film porte un regard satirique sur l'Italie de l'époque et interroge, pour le meilleur et pour le pire, le mythe de la virilité.