Le 14 février 1989, la fatwa lancée contre lui par l'Iran et Les versets sataniques mis à l'index, il était l'écrivain traqué, clandestin. Aujourd'hui, Salman Rushdie baguenaude à New York, insouciant. Il publie L'enchanteresse de Florence (Plon), fable postmoderne chez les Grands Moghols, vocation des Renaissances d'Orient et d'Occident. Il chante la liberté contre la théocratie, l'amour contre le voile, l'homme contre Dieu. En exclusivité pour Le Point

Sans le savoir, cet homme nous a fait entrer dans le XXIe siècle. En 1989, alors que le mur de Berlin va tomber, l'empire soviétique se fracture et la Chine écrase dans le sang l'espoir né à Tienanmen. Au début de l'année, seul contre tous, Salman Rushdie expérimente une violence inédite en Occident : être l'objet d'une fatwa. Le 14 février, l'ayatollah Khomeini exige, sur les ondes de Radio Téhéran, son exécution et promet une récompense à celui qui s'acquittera de cette tâche.

Il évoque son dernier roman, les rapports entre l'Orient et l'Occident, la frontière floue entre la réalité et la fiction, son premier vrai rôle au cinéma

L'écrivain publie ses Mémoires (Plon). Au moment même où un ayatollah offre 3,3 millions de dollars pour le tuer.

Salman Rushdie est l'un des plus grands auteurs du XXe siècle. De sa double origine, indienne et britannique, il présente deux faces complémentaires : le libre-penseur qui, depuis l'affaire des Versets Sataniques, est devenu un symbole de la lutte pour la liberté d'expression ; le romancier, à l'oeuvre foisonnante mêlant le mythe et la fantaisie à la réalité.

On l'aura oublié longtemps à cause de la fatwa dont il fut victime et qui changea sa vie, mais l'auteur des Versets sataniques est souvent drôle. De sa formation d'historien, Salman Rushdie garde la volonté de comprendre le monde et le souci constant de faire parler ses personnages correctement. Voici ses secrets d'écriture et de lecture.

Dans son nouveau roman, l'auteur des "Versets sataniques" se livre à une satire féroce de la société américaine.

Nés tous les deux en 1947 et amis de longue date, Paul Auster et Salman Rushdie publient chacun un nouveau livre : "Brooklyn Follies" et "Shalimar le clown".