Dernier livre de José Saramago, ″Caïn″ est une relecture d'un des mythes fondateurs de la Bible. Un roman édifiant et provocateur où le prix Nobel de littérature pose la question du mal.

Un demi-siècle de l'Histoire du Portugal, vu par le prix Nobel José Saramago. Sans complaisance, car du côté des plus démunis.

Si "L'Aveuglement" était une fable en forme de roman, "La Lucidité" peut être considérée par son intrigue comme une suite de celui-ci, et, par le thème traité, comme le second volet d'une sorte de diptyque sur la capacité de voir ou de s'aveugler, sur les mérites et les dangers de la clairvoyance dans le contexte politique de nos sociétés modernes.

On sait le goût foncier de Saramago pour la fable, qu'il marie avec adresse aux modalités apparemment contradictoires du roman, comme pour les assouplir en bousculant les genres littéraires.

Le deuxième roman du prix Nobel José Saramago (1922-2010) était encore inédit. Ecrit en 1953, il paraît enfin.

Ne me parlez pas de la mort car je ne la connais. c'est en ces termes que José Saramago répondait aux journalistes s'enquérant de sa santé au début de l'année 2008, à la sortie de cette clinique de Lanzarote qui l'avait accueilli très amaigri et affligé d'un hoquet incoercible.

L'ultime récit de José Saramago (1922-2010) s'apparente à une provocation, celle qui nous pousse à repenser, par le biais d'une fiction truculente et puissante, nos rapports avec les divinités, la culpabilité et l'autorité. Sa réinvention de Caïn est une aventure jouissive aux sources de notre sensibilité et de l'immense fiction qui nous porte.

Un roman inédit dans lequel José Saramago nous conte, avec verve et sérieux, l'histoire d'une famille de pauvres hères ruraux dans les plaines arides de l'Alantejo depuis le début du XXe siècle jusqu'au soulèvement de 1974. S'y déploient à la fois les prémisses d'un projet littéraire de grande ampleur, une vision de l'Histoire, la nature d'une oeuvre qui célèbre la fiction et une langue d'une richesse fascinante. Un hymne splendide à la liberté et à la dignité retrouvée des hommes.

L'oeuvre de José Saramago peut se concevoir comme un ensemble de pièces de tissus de couleurs différentes obstinément cousues ensemble, les unes à la suite des autres, avec un soin très grand, pour former une étoffe longue, très longue, dont chacun des pans colorés, relié au précédent, surgit en quelque sorte. L'auteur le disait en recevant le prix Nobel en 1998.