Rencontre avec un maestro de la commedia dell'arte, Paolo Sorrentino, descendant direct de Federico Fellini, à l'occasion de la sortie de "Silvio et les autres", bouffonnerie géniale et glaçante autour de Silvio Berlusconi.

N'en déplaise aux critiques français, le grand cinéaste du XXe siècle, c'est lui, l'Italien Paolo Sorrentino, huit films et une série depuis 2001, baignés d'existentialisme désenchanté, de rock culture dandy, de femmes sublimes et de classe ritale. "Silvio et les autres"ne pouvait être qu'un concentré de tous Les Sorrentino, tous ses films, toutes ses facettes, tout son génie.

Il y a fort à parier que "The New Pope" ne fera guère sortir Paolo Sorrentino du giron de Federico Fellini auquel certains (souvent ses détracteurs) le vouent. De toute face, il serait bien difficile d'ignorer une référence que le réalisateur lui-même n'a cure de cacher.

La nouvelle série de Paolo Sorrentino arrive sur Canal+. On en a vu deux épisodes à la Mostra. C'est peu, mais assez pour teaser cette avalanche de chic et de provoc sensuelle, et suffisamment pour savoir que Sorrentino est de retour avec un objet inflammable.

A 51 ans, c'est déjà l'heure du bilan pour Paolo Sorrentino. Dans "La Main de Dieu", le réalisateur raconte une adolescence passée dans les ruines du cinéma italien et sauvée par Maradona. Un film stupéfiant, où la confession biographiques devient le prétexte d'un inventaire esthétique.

Le réalisateur filme l'Italie de Berlusconi dans "Silvio et les autres". Ou quand la farce dévore la politique.

Paolo Sorrentino et Naples, c'est plus qu'une histoire contrariée : il n'existerait pas sans sa ville de naissance ; elle vit à travers ses films, d'un point de vue narratif mais aussi économique. Retour sur deux trajectoires indissociables, alors que "Parthenope", le dernier film du cinéaste, est présenté à Cannes en Sélection officielle.