Images doubles de Dali ou ambivalences de Magritte, rébus photographiques de Man Ray, songes peints de Miro... En libérant l'esprit par l'automatisme, les rêves ou la "méthode paranoïaque-critique", les surréalistes ont livré quantité d'oeuvres troublantes.

L'histoire de l'art ne compte plus ces moments décisifs où des artistes se sont écartés des cercles officiels pour ouvrir de nouvelles voies. Provocateurs, misanthropes, marginaux ou merveilleusement singuliers, ils ont contre toute attente formé leur propre communauté de pensée. Des caravagesques à Fluxus, "Beaux Arts" revient sur 12 sorties de route mémorables. Sommaire. La Renaissance, premières extravagances. Caravage et ses ragazzi réinventent l'orgie romaine. Paris devient capitale mondiale de la bohème.

Orsay en plein trip ? Délirant comme jamais, le musée parisien voit dans le psychédélisme le fruit d'une union libre entre les femmes-fleurs 1900 et les délires poétiques des surréalistes. Culte !

La nouvelle Galerie de photographies du Centre Pompidou sort de l'ombre un photographe surréaliste méconnu, Jacques-André Boiffard (1902-1961), auteur d'images qui ont pourtant fait le tour du monde.

Ce qu'est l'exposition de Beaubourg, "Le surréalisme et l'objet", la question se pose. Des expositions sur le même thème sont entrées dans l'histoire du surréalisme. Six depuis 1933. A chacune sa spécificité et son apport. En partie reconstituées, elles ponctuent l'exposition de Beaubourg. Elles sont présentées avec précision dans le Dictionnaire qui accompagne l'exposition, moins définie que les précédentes.

Les historiens n'en finissent pas d'évaluer l'importance des relations entre les groupes et les individus qui les composent, car ils vivent tous leur vie propre, se stimulent et interagissent. Pour inaugurer le cabinet de photographie du Centre Pompidou - qui est en libre accès -, les commissaires ont pris des risques. Ils ont fait le pari, gagné haut la main, d'éclairer une individualité de second plan du surréalisme : Jacques-André Boiffard (1902-1961), dont le talent aux multiples facettes a jusqu'ici brouillé l'image. On doit à cette remarquable mise au jour de nombreuses découvertes.

Sexuel ? Révolutionnaire ? Poétique ? Enigmatique ? Aucune étiquette ne saurait coller tout à fait à l'objet surréaliste. La preuve au Centre Pompidou qui a réuni 200 ″faux objets″ comme autant d'obscurs appels au désir.