" Faites mon portrait. Il se modifiera pour remplir tous les vides ", écrivait Paul Eluard en 1922, après avoir rencontré Max Ernst. La biographie de Jean-Charles Gateau ne procède pas autrement, comblant patiemment presque tous les vides et dessinant, derrière la figure trop familière d'un des poètes les plus présents du vingtième siècle, le portrait d'un homme authentiquement contradictoire... Qu'Eluard ait été, plus publiquement, un ami inconstant et changeant, cela pouvait, jusqu'à la seconde guerre mondiale, relever de la liberté de penser et d'agir surréaliste. Mais l'arrogante violence avec laquelle il est passé sans vergogne de l'admiration à la haine, de la défense à l'accusation envers ceux-là mêmes, comme Tristan Tzara ou André Breton, qui avaient " libéré sa pensée ", ne laisse pas d'étonner. Mais c'est dans le domaine moral et politique qu'Eluard se révéla le plus ambigu... extr. : in le Monde, 23-08-1988

4ème de couv. : "Rassembler la correspondance du dernier grand peintre surréaliste français était un projet passionnant, initié du vivant de l'artiste et avec son appui. Voici restituée la présence d'une très grande personnalité de l'entre-deux-guerres, période que l'on peut placer sous le signe du surréalisme. Présence non point mondaine, mais agissante et chaleureuse. Ces lettres nous permettent de prendre la juste mesure des préoccupations, du travail, des amitiés et inimitiés d'André Masson. Les destinataires sont pour la plupart des acteurs influents de la vie artistique de l'époque : Kahnweiler, M. Leiris, G. Bataille, R. Desnos, R. Caillois, A. Breton, J. Paulhan... D'autres, moins connus, retrouvent également leur place dans les péripéties de cette période décisive. L'apport documentaire et historique de cette correspondance est incontestable. On a choisi de la limiter ici aux années 1916-1942 ; elle se termine donc pendant l'exil d'André Masson aux Etats-Unis, qui représente une date charnière dans l'œuvre et la biographie du peintre. Ces lettres témoignent enfin de la place considérable d'André Masson dans la vie culturelle de ce siècle "

Un écrivain que l'on redécouvre, une des figures les plus attachantes et controversées du mouvement surréaliste. Faire revivre Crevel, c'est aussi faire revivre toute une époque.

Une autobiographie inédite du célèbre écrivain : sa période anarchiste, surréaliste, Paris des années 50...

Béatrice Mousli Docteur ès Lettres, Béatrice Mousli enseigne à l'université de Californie du Sud. Passionnée par la vie intellectuelle et littéraire du début du XXe siècle, elle a notamment écrit deux biographies : Valery Larbaud (1998, Grand Prix de la biographie de l'Académie Française) et Max Jacob (2005, Prix Anna de Noailles), toutes deux publiées par Flammarion.

Ce recueil présente, après quelques lettres d'introduction, un choix d'écrits de 1919 à 1931, pour la plupart publiés en revue. Il s'agit généralement de contributions s'inscrivant dans l'action et les publications du groupe surréaliste de la première époque et du mouvement Dada, où P. Soupault a joué un rôle de premier plan : textes, manifestes, déclarations, chroniques, etc.

Portrait du poète R. Desnos (1900-1945) qui participa au groupe surréaliste jusqu'à son renvoi par A. Breton, fut journaliste, critique de films et de disques, publicitaire, chansonnier, peintre, se passionna pour la musique, la culture et la littérature populaires, la poésie orale...

4ème" de couv. : "De la louche cohorte de pommadins qui entourèrent André Breton, certains se détachent d'une manière plus inquiétante que d'autres. On sait d'avance qu'ils ne rentreront jamais dans les rangs bien alignés de la poésie taillée comme buis ; qu'ils sont rétifs à la parade et aux mots d'ordre. Rigaut en fut, d'instinct, nativement. Sa vie le prouve, que nous conte Laurent Cirelli. Avec lui, d'autres réfractaires-nés : Cravan, Crevel, Artaud. Rigaut s'est voulu sans source, façonnant sa mort dès l'abord de la vie. La guerre de 14 le rend à la vie plus vidé qu'une douille ; il fait alors du droit pour meubler le temps. Survient Dada, l'esbroufe rédemptrice : une lueur entre deux riens. Mais Rigaut, qui se sait du parti de la mort, du suspens, gagne son large à lui, se défiant d'un élan au vide qui tourne à la consistance doctrinale. Alors, fidèle à sa soif de démobilisation, un beau jour de 1929, Rigaut s'ôte la vie et s'extériorise, d'un coup sec et pour toujours." "

170 lettres retracent l'amitié entre les deux hommes jusqu'à ce qu'ils rompent, au moment où Aragon adhère au Parti communiste. Evoquant les compagnons et références que furent Rimbaud, Lautréamont, Soupault, Eluard, Desnos, etc., elles révèlent également la pensée d'Aragon sur sa propre esthétique.