Au moment même où le président russe est condamné par son opinion publique et par son Parlement pour sa gestion de la prise d'otages de Boudennovsk, les dirigeants occidentaux l'absolvent pour son bain de sang en Tchétchénie

Les Tchéchènes sont loin d'être unanimes dans cette guerre d'indépendance. Mais à l'heure où Eltsine célèbre la gloire des vétérans, ils partagent la même haine contre les massacreurs envoyés par le Kremlin.

Avec le Comité international de la Croix-Rouge, Médecins sans Frontières est la seule organisation humanitaire internationale présente en Tchétchénie. La responsable des opérations raconte ce qu'elle a vu sur cette terre dévastée.

Après avoir en vain détruit la ville, policiers et militaires russes s'acharnent sur la population. Deux émissaires tchétchènes, espérant briser le mur d'indifférence internationale, témoignent.

Alors que l'aventure tchétchène, accompagnée de la monstrueuse destruction de Grozny, a été une bonne affaire pour certains, le comportement du président russe rappelle de plus en plus le brejnévisme de la pire époque.

Les Tchétchènes ont combattu Pompée, les Mongols, les monarques de la Horde d'Or. Moscou, après Ivan le Terrible, a mis trois siècles pour conquérir leur pays, que Staline a voulu rayer de la carte. Et Eltsine aujourd'hui remet ça.

L'explosion tchétchène a réveillé les populations musulmanes du Caucase. C'est une armée russe en pleine déliquescence qui a déclenché la bataille. Mais la véritable guerre ne fait que commencer. Si Moscou s'obstine, elle risque d'être très longue.

Après trois années de gestion chaotique, le président russe a tenté de refaire son image grâce à l'opération militaire contre la Tchétchénie. Mais la débâcle de Groznyi le prive désormais de toute crédibilité.

La guerre en Tchétchénie va-t-elle faire éclater ce qui reste de l'empire russe ? Parmi les vingt républiques qui forment la Fédération de Russie, la moitié menacent en effet de faire sécession...

Après avoir subi l'échec d'une opération de mercenaires contre le régime indépendantiste de Groznyi, le Kremlin a décidé l'invasion de la république caucasienne de Tchétchénie. Un tournant dans l'histoire de la Russie postcommuniste.

Inattendue, la guerre déclenchée par Boris Eltsine en Tchétchénie poursuit son cours sur le champ de bataille. Mais c'est la lutte politique menée à Moscou qu'il faut également observer, afin de comprendre le destin d'Eltsine.

En décembre 1994, lorsque les troupes russes se lancent à l'assaut de la Tchétchénie, le pouvoir de Moscou pensait en finir très vite avec l'irrédentisme caucasien : un an et demi plus tard, le moins que l'on puisse dire est que tout n'a pas fonctionné comme prévu...