Ces récits fondateurs, issus de traditions orales millénaires, ont traversé l'espace et le temps. Pour l'historien, il nous faut apprendre à en décrypter le langage et les symboles.

Intelligence artificielle, accélérateur de particules, imagerie hyperspectrale... Pour faire revivre d'anciens documents abîmés par le temps, les paléographes s'emparent des outils les plus performants de la science. Et découvrent parfois des trésors insoupçonnés. Sommaire. L'art et la manière de faire revivre les textes disparus. Des lettres fantômes décelées par les rayons X.

Ragnarr aux braies velues, Gunnlaugr Langue-de-Serpent, Erik le Rouge... Les sagas islandaises sont hantées de figures belliqueuses, soumises par le destin à de terribles épreuves. Remontant aux origines du monde viking, elles consignent les hauts faits de paysans aventureux qui, au coeur du Moyen Âge, ont quitté leur île pour conquérir l'Europe et les rivages du Nouveau Monde.

Constellation de mythes et de récits merveilleux, cette épopée foisonnante a été chantée dans toute l'Asie du Sud-Est, des bords du Gange aux temples d'Angkor. Derrière les multiples péripéties qu'elle met en scène, c'est une véritable encyclopédie philosophique et religieuse à laquelle des millions d'Hindous se réfèrent encore aujourd'hui.

C'est le plus ancien récit qui nous soit parvenu. Gravé il y a près de quatre mille ans sur douze tablettes d'argile, le mythe de Gilgamesh et de son ami Enkidu apporte un témoignage majeur sur la civilisation sumérienne. Et lance à travers le temps un message philosophique : vivons heureux en attendant la mort.

Avec seulement 64 symboles, ce texte oraculaire sans doute rédigé au VIIIe siècle avant notre ère est devenu la clé de voûte de la pensée chinoise. Aussi appelé le "Classique des changements", il est toujours utilisé pour révéler la logique invisible du cosmos, et adapter sa conduite dans un monde en perpétuel mouvement.