Les accidents de la route restent la première cause de mortalité au travail en France en 2021. 38 % de ces accidents sont liés à un trajet professionnel. Pour les entreprises, l'enjeu est double. Il y a d'abord un côté humain indéniable et une responsabilité morale évidente, qui doit pousser la société à posséder des véhicules en bon état et assurant une sécurité optimale. Il y a ensuite un inévitable côté financier, un accident coûtant cher, tant sur le plan matériel qu'assurantiel. Tout le monde a donc intérêt à ce que le nombre d'accidents de la route diminue.

En 2012, Arthur et Vincent sont morts au travail, ensevelis sous des tonnes de sucre. Depuis, leurs compagnes essaient d'obtenir justice.

Le 21 octobre 2021, lors du tournage d'un western à Santa Fe, Alec Baldwin a tué accidentellement la directrice de la photo et blessé le réalisateur. Deux victimes du cinéma qui s'ajoutent à une déjà longue liste... Récit.

Encore trop peu portée dans le débat public, la question des accidents mortels au travail témoigne d'inégalités sociales et d'une organisation globale du travail peu souvent remise en cause.

Dans moins de deux mois débutera la Coupe du monde de foot au Qatar. Comme d'autres pays pauvres, le Népal s'est résolu à laisser filer chaque année une partie de ses citoyens dans les pays du Golfe. Le Qatar a embauché des milliers de travailleurs népalais et en a tué des centaines pour l'organisation de cet événement sportif. Oubliées, abandonnées, les veuves des travailleurs décédés luttent pour la survie de leurs familles.

Il arrive que des accidents du travail ne soient pas déclarés : par ignorance ou par crainte des conséquences sur l'emploi côté agents, par intérêt économique côté employeurs ou par méconnaissance des conditions de travail côté médecins.

En sous-évaluant sciemment le coût des accidents du travail et des maladies professionnelles, le gouvernement transfère à la collectivité une charge qui incombe aux entreprises.

Les acteurs de la prévention dans le monde du travail souhaitent intervenir plus tôt, notamment dans les collectivités. Pour eux, il s'agit de faire de la prévention primaire, c'est-à-dire détecter les maux avant qu'ils n'arrivent, et non plus secondaire ou tertiaire, c'est-à-dire soigner les maux qui sont déjà arrivés. La problématique devient essentielle face à la hausse du nombre d'arrêts de travail dans la fonction publique : +26 % entre 2007 et 2015. Les agents, notamment ceux approchant de la retraite, ne sont souvent pas assez avertis des risques musculosquelettiques qui les menacent.

Accidents du travail, arrêts de maladie, inaptitudes ... Ces données, quand elles sont suivies régulièrement, permettent de détecter les problèmes de santé au travail des agents et de développer la prévention.

Combien de victimes sur les sites du Mondial de football ? On en cite 6 500, Doha n'en admet que 37. Où est la vérité ? Enquête.

Entre 2001 et 2015, les accidents du travail ont baissé de 28,6% pour les hommes, mais ont augmenté de 28% pour les femmes d'après l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact). Un chiffre qui s'explique par le fait que les emplois industriels, traditionnellement les plus dangereux et masculins, disparaissent, tandis que les femmes ont fait une entrée massive sur le marché du travail, dans des secteurs à dominante féminine dont les difficultés sont moins reconnues. L'histoire de la santé au travail fournit aussi une explication.