C'est lue royaume de toutes les ambiguïtés. Notre meilleur allié dans la région entretient des rapports troubles avec le djihad. Le pétrole est son arme et sa faiblesse. Il lui arrive d'enflammer la région, comme au Yémen, théâtre d'une guerre sanglante, et d'hystériser le conflit chiites-sunnites au moment où l'Iran redevient fréquentable. Il y a aussi ces exécutions d'un autre âge. Et puis quelques changements, à petits pas, au sein de cette société presque impénétrable. Enquête sur ce drôle d'"ami" si puissant, si fragile, donc inquiétant.

Quelle mouche a donc piqué les dirigeants du royaume wahhabite ? En exécutant un chef chiite respecté, ils ont provoqué une crise majeure avec l'Iran. Pas vraiment utile, et très imprudent.

Discréditée et à bout de souffle, la dynastie des Saoud paye aujourd'hui les alliances inconciliables qu'elle a passées avec le clergé wahhabite et les Etats-Unis.

Depuis plusieurs décennies, Riyad a développé une vaste campagne d'influence dans le monde en s'appuyant sur la religion et le courant rigoriste du wahhabisme. Une politique accusée d'avoir favorisé la montée du terrorisme.

Quelle responsabilité porte la monarchie wahhabite dans la fabrication du djihadisme ? "L'Obs" a réuni les deux experts Stéphane Lacroix et Nabil Mouline lors des Rendez-vous de l'Histoire du Monde arabe à l'IMA.