Rejoindre Bordeaux à Paris en train en à peine plus de deux heures, c’est possible depuis cet été grâce à « L’Océane », nouvelle ligne à grande vitesse – LGV. Avant de construire les quelque 300 km de voies nécessaires pour raccorder Bordeaux à Tours, il aura fallu, comme la loi le stipule, un important programme d’archéologie préventive, dont les résultats sont présentés au Musée d’Aquitaine à Bordeaux dans l’exposition « L’archéologie à grande vitesse. 50 sites fouillés entre Tours et Bordeaux ».

L’Inrap intervient partout sur notre territoire – y compris sous l’eau – afin de fouiller des sites archéologiques amenés à disparaître sous des pavillons, des routes, des internats... Son président, Dominique Garcia, nous raconte comment l’établissement est devenu un acteur majeur de la recherche en archéologie.

A l'occasion de la construction du gigantesque canal Seine-Nord Europe, une spectaculaire campagne de fouilles archéologiques a été menée, sans précédent dans l'histoire de l'archéologie européenne. Elle a nécessité la mise en place d'un dispositif inédit, coordonné depuis 2008 par l'Inrap, sous le contrôle des services régionaux de l'archéologie. A ce jour 1800 hectares ont été diagnostiqués et ont permis la découverte de 320 indices de sites et la réalisation de 98 opérations de fouilles.

A Marseille, au plein cœur de l’été 2017, un projet immobilier a permis de mettre au jour, sur le site de la Corderie, une carrière grecque archaïque du VIe siècle avant J.-C. L’événement a largement été médiatisé, car découvrir un site aussi bien conservé dans l’antique Massalia, est rare ; mais la polémique a enflé quand les amoureux du patrimoine se sont mobilisés pour préserver l’intégralité du site.

Eclairage du spécialiste Jean-Paul Demoule, archéologue, enseignant à l'Université de Paris I, ancien résident de l'INRAP, Institut national de recherches archéologiques sur les relations ambiguës des médias et de l'archéologie. La mise à jour de richesses antiques fait souvent la une des médias. Toutefois, cette médiation n'est pas forcément toujours opportunes pour la gestion et la conservation des sites. Explications.

Riches en vestiges archéologiques, les puis sont pourtant difficiles, et souvent dangereux, à fouiller. Depuis un peu plus d'un an, une cellule spécifique est en charge des interventions sur les structures archéologiques profondes au sein de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). Une manière de mobiliser les archéologues sur l'ensemble du territoire pour fouiller les puits avec sécurité et efficacité.

Pétitions, mobilisations, saisine de l'autorité de la concurrence, rapport de la Cour des comptes… Le dossier sur l'archéologie préventive commence à être lourd et la situation non loin de l'impasse. Les acteurs en présence défendent tous la dimension scientifique de l'archéologie et leur professionnalisme, mais la cohabitation entre sphère publique et sphère privée reste complexe.

Le 6 octobre dernier, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi ʾ relatif à la liberté de création, à l'architecture et au patrimoine ¯. Cette loi doit ensuite être examinée par le Sénat et, en cas de désaccord, deux autres navettes auront lieu au cours de l'année 2016, l'Assemblée ayant le dernier mot.

Pendant deux ans, le Drassm (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines) a mobilisé son navire, l'André Malraux, et ses équipes pour évaluer le potentiel archéologique des fonds marins et les éventuels risques de destruction de vestiges, au moment de la construction des parcs d'éoliennes ou de la pose des câbles sous-marins.

Suite à un diagnostic mené au printemps 2015 sur 33 km entre Ressons-sur-Matz (Oise) et Chilly (Somme) en vue du développement du réseau de transport de gaz naturel par GRTgaz, dix-huit sites archéologiques ont été détectés. Trois d'entre eux ont fait l'objet de fouilles plus approfondies par l'Inrap.

Les fouilles d'archéologie préventive menées sur le site antique de Maritima Avaticorum, sur le rivage de l'étang de Berre à Martigues (13), ont révélé un remarquable pavement de sol fait de plusieurs milliers de coquillages. Inséré au sein d'un portique monumental, en lien avec le fonctionnement du cardo principal de l'agglomération, ce pavement du IIe siècle a fait l'objet d'une dépose intégrale, selon une technique de moulage rarement mise en oeuvre

Depuis 2003, les fouilles archéologiques préventives peuvent être réalisées aussi bien par des opérateurs publics que privés. C'est dans ce cadre d'activités concurrentielles que plusieurs entreprises spécialisées ont saisi l'Autorité de la concurrence. Après plusieurs mois d'échanges, les engagements de l'Inrap, validés par l'Autorité, assureront un meilleur accès des opérateurs privés aux marchés.