Le milliardaire breton a été entendu, ainsi que deux dirigeants de son groupe, dans le cadre d'une affaire de corruption présumée, portant sur l'attribution de concessions portuaires au Togo et en Guinée, en 2010.

La mise en examen du milliardaire breton pour "corruption d'agents publics étrangers" est un véritable séisme judiciaire et met sous les projecteurs les coulisses troubles des activités de son groupe en Afrique. Sommaire. Vincent Bolloré, la chute. En Afrique, un empire très bien gardé. Canal dans la spirale de la censure et du déclin. Des politiques menés en bateau.

Après les licenciements du présentateur Sébastien Thoen, pour une parodie, puis de Stéphane Guy, qui lui avait manifesté son soutien, des salariés de Canal+ ont évoqué le "climat de terreur" instauré par Vincent Bolloré, propriétaire de la chaîne. Une situation qui rend encore plus déconcertante l’incroyable liberté de ton des auteurs de l’émission satirique "Groland" depuis bientôt trente ans.

Sauvetage des droits du foot, reprise en main de Canal+, rachat boulimique de médias... Vincent Bolloré savoure son influence retrouvée sur le devant de la scène. Longtemps moqué par le Paris des affaires, le milliardaire breton revit au soir de sa carrière. Il est devenu aussi craint qu’incontournable. Sommaire. Bolloré, la revanche dans la peau. Canal à la sauce Bollo. Le "maltraité" de l'Elysée. Un empire "cash-cache". Une succession au cordeau.

Ce numéro du "1" est le fruit d'un partenariat éditorial avec Les Jours, le site d'information en ligne cofondé par les journalistes Isabelle Roberts et Raphaël Garrigos. Pour éclairer la stratégie de l'industriel Vincent Bolloré dans le secteur médiatique, illustrée récemment par sa prise de contrôle d'Europe 1, nous avions à coeur de solliciter leur expertise reconnue de longue date à travers leur série "L'empire", depuis 2016 sur Les Jours.

Entre 2017 et 2021, la chaîne française d'informations CNews, appartenant au groupe Vivendi, a doublé sa part d'audience pour devenir la deuxième de sa catégorie derrière BFMTV. Pour y parvenir, elle a misé sur la radicalité à coût faible : la majorité de ses émissions sont des débats en plateau regroupant des invités et polémistes prêts à s'écharper sur tous les sujets possibles. Tête d'affiche de cette stratégie, Eric Zemmour a largement participé au succès de CNews.

Avec son OPA sur le groupe Lagardère, le puissant industriel breton engloutit le mastodonte Hachette, leader du marché du livre en France et numéro 3 mondial.

Le succès des affaires ne lui suffit plus. Le milliardaire breton, qui va céder les rênes de son groupe à ses fils dans quelques mois, a une nouvelle obsession : l'identité de la France, qu'il juge menacée. à cinq mois de la présidentielle, le capitaine d 'industrie mobilise dans sa croisade un véritable empire médiatique constitué en un temps record, avec un fer de lance : le polémiste vedette Eric Zemmour, qu'il a fait revenir lui -même sur CNews et dont les idées ultraréactionnaires et anti-islam colonisent le débat public.

Dix milliardaires ont fait main basse sur une partie de la presse française. Ces oligarques, venus du BTP, de l’armement, du luxe ou de la téléphonie, sont propriétaires de 90 % des journaux quotidiens nationaux distribués chaque jour en France, et de la moitié des télévisions et radios. Une concentration inouïe des moyens de production de l’information qui met en péril le pluralisme de la presse, et donc le bon fonctionnement de notre démocratie, déjà fragile.

En vraie-fausse retraite depuis la mi-février, le milliardaire breton, qui doit céder son empire portuaire et logistique africain à MSC, n'en conserve pas moins des intérêts. Et un premier cercle influent.

Diffusion de messes, culte des saints, invités et journalistes réacs... CNews et C8, chaînes du milliardaire breton, déroulent le tapis rouge aux idées catholiques les plus conservatrices.

L'homme d'affaires français Vincent Bolloré a, en presque quatre décennies, construit un empire comprenant des ports africains, des pipelines français, des chaînes payantes de télévision ou encore des voitures électriques. A 67 ans, il a annoncé en mai 2019 sa démission du conseil d’administration de sa holding Bolloré SA au chiffre d'affaires de 23 milliards d'euros et employant 81 000 personnes dans le monde. Bilan d'un entrepreneur marquant du capitalisme français. Données chiffrées.