Ecrivain aventurier, Sylvain Tesson est l'homme de tous les voyages, lesquels sont à l'origine de ses livres. Depuis "L'Axe du loup" (2004) en passant par "Dans les forêts de Sibérie" (2011), qui s'est vu décerner le prix Médicis, ou "La Panthère des neiges" (2019), qui lui a valu le prix Renaudot, jusqu'à "Blanc", son dernier ouvrage (Gallimard, 2022), il nous embarque dans son sillage. Rencontre.

Pierre-François Souyri en a fait la remarque : tandis que le Japon de Meiji avait choisi, pour se décrire, un néologisme d’origine chinoise ("bunmei kaika", « les lumières »), de nos jours la mondialisation est désignée par un terme emprunté à l’anglais ("gurobaru-ka", « globalisation »). Voilà illustrée la place singulière du Japon, pris entre discours eurocentriste et discours postcolonial, sans relever d’aucun. Ni puissance européenne, ni nation colonisée, le Japon a en quelque sorte préféré la rivalité à la soumission et l’identification à l’assimilation.

Le western est-il un genre ? Il se distingue des autres types de films par sa forme hyper-codifiée, régie par des règles en apparence très simples, facilement reproductibles. Genre mineur, donc, relevant, sauf exception, de la série B, il n’acquerrait ses lettres de noblesse, en de rares occasions, qu’à partir du plus humble terreau, à l’instar du roman policier. D’où, pour la critique, une série de problèmes : sa légitimité face au genre western n’est-elle pas fragilisée par la modestie même de son objet ?

Miser sur l'ouverture à l'autre, là où de grandes puissances se figent sur leurs traditions. C'est ainsi que l'Europe a toujours su avancer, s'enthousiasme le philosophe Heinz Wismann.

Ils se sont croisés et ça ne s'est pas bien passé... "Le Nouvel Obs" revient sur des rencontres qui ont tourné au duel oratoire. En 1954, une violente controverse oppose l'ethnologue à l'écrivain. En jeu : le "relativisme culturel" qui remet en question la hiérarchie des civilisations. La polémique va s'éteindre, couver pendant vingt ans, puis resurgir.

Sombre tableau. Dans "Dévastation", son dernier livre, le philosophe franco-suisse Dominique Bourg explique sans fard les « dynamiques du mal radical » à l'oeuvre : celle de l'éventualité du feu nucléaire au bout des doigts de Vladimir Pouline comme celle de « l'apocalypse écologique ». Seule perspective pour sortir de ce long tunnel plombé : rejouer autrement le néolithique... notamment grâce à l'agroécologie.

Le reproche de méconnaissance de l’Islam par l’Europe doit être considéré dans le contexte d’une tension entre accomplissement et progression indéfinie. On peut ainsi envisager un rapport réfléchi entre les cultures, inspiré de l’histoire des mathématiques et de la littérature.

IA, religions, démocraties, guerre au Moyen-Orient... L'historien israélien, auteur de "Nexus", met en perspective les révolutions de l'information, de la Bible jusqu'à la Sillcon Valley. Vertigineux !