Carolin Emcke est une figure majeure de la vie intellectuelle allemande, dont l’oeuvre fut plusieurs fois primée. Reportrice de guerre, écrivaine et philosophe, elle mêle de façon singulière enquête journalistique, récit littéraire et réflexion philosophique. A partir de différentes affaires d’abus sexuel, elle analyse dans son dernier livre ("Quand je dis oui...", Seuil, 2019) les ressorts de la violence sociale et sexiste.

Le chemin a été long avant de pouvoir parler. Sarah Abitbol dix fois championne de France de patinage artistique en couple, multimédaillée aux Championnats d'Europe et du Monde, s'est tue pendant presque trente ans. "J'avais tellement honte." "Honte d'avoir été violée à 15 ans, et pendant deux ans, par son entraîneur, honte de s'être tue quand on lui a demandé de se taire. Et puis elle a vu, un peu partout, la parole se libérer, dans l'Eglise, dans les milieux culturels... "Je me suis dit qu'il était temps de parler, pas pour me venger, mais pour briser l'omerta.

Depuis 2017, la déflagration #MeToo a mis en évidence l'ampleur des violences sexuelles et pose avec acuité la question du consentement. Une notion simple et évidente de prime abord, mais pleine d'ambivalences. Comment la préciser pour en faire un véritable outil d'émancipation et d'épanouissement ? Sommaire. Parole libre. Un corps libre est un corps volé. Geneviève Fraisse : "Un mot troublé est troublant". Pourquoi céder n'est pas consentir. Libres & éclairés.

Pour presque un Français sur deux, une femme violée y est un peu pour quelque chose. L'occasion de comprendre comment le cerveau humain peut croire n'importe quoi.

Ils sont 50 coaccusés à comparaître devant la cour criminelle du Vaucluse, aux côtés du septuagénaire Dominique Pelicot. Des "monsieur Tout-le-Monde" ? Sordide portrait de groupe... Sommaire. Les violeurs de Mazan, des hommes presque tous ordinaires. 9 questions sur un crime de masse.

Ce que Gisèle Pelicot a subi pendant dix ans, la dénonciation presque fortuite de ces crimes, les sempiternelles explications des agresseurs sont "les marques de la civilisation", estime cette journaliste espagnole, qui pense que les choses ne changeront pas tant que la honte ne sera pas partagée par tous.

Femmes violées. Hébétées, cassées, résignées, vaincues, révoltées, vengeresses, elles nous battent le coeur et l'esprit. L'avenir se coupe, se mélange, se brouille : il leur faut vivre avec cette mort à tout jamais entrée en elles, un jour de violence. Comme toutes les morts, celle-ci ne s'explique pas. Mais elle coexiste avec leur vie, et lui survit. « Nous sommes des mortes vivantes », expliquent Anne et Araceli. « Elles étaient tapies, dans le fond de leur chambre d'hôpital... des petites bêtes terrorisées...