Les géants américains du transport aérien allaient mal. Les attentats du 11 septembre 2001 précipitent la crise. Et l'Europe n'est pas épargnée.

Cruellement privées de corps qu'elles ne pourront pas mettre en terre, les familles des victimes se raccrochent aux voix des disparus et à tous les messages qu'ils ont pu, jusqu'au dernier moment, envoyer par téléphone.

La définition de la riposte américaine aux attentats a donné lieu à un affrontement entre le secrétaire d'Etat Colin Powell, partisan d'une combinaison de pressions diplomatiques et de frappes ciblées, et le Pentagone, décidé à en finir avec les régimes qui soutiennent le terrorisme.

"Malheur à celui qui voudrait utiliser un tel drame à des fins politiques !" Le fidèle Hollande a beau le répéter, Jospin sait bien qu'il a perdu du terrain...

Non, la crise ouverte par le carnage du World Trade Center ne se résume pas à un face-à-face entre George W. Bush et Oussama Ben Laden. En coulisses, une gigantesque partie politico-diplomatique - et demain militaire - est engagée.

Tétanisée par les victimes britanniques de New York, l'opinion suit son Premier ministre, qui se retrouve investi de la mission de représenter l'Europe... dont il est l'élève le plus dissipé.

Diplomatie, défense, antiterrorisme, libertés individuelles, économie... Après le 11 septembre, rien ne sera plus comme avant.

Plus que les résultats militaires de l'offensive américaine contre les talibans - qui va sans doute s'étirer dans le temps -, ce sont les réactions des opinions publiques dans les pays arabes qui vont finalement décider de son succès.

Alors que les Etats-Unis s'efforcent de rallier les pays arabes à la guerre contre le terrorisme, la politique du gouvernement Sharon accroît l'isolement international d'Israël.

Pacifistes, communistes et écolos ont du mal à mobiliser les adversaires des bombardements. L'onde de choc des attentats semble avoir aussi touché les tenants de l'antiaméricanisme.

Ne vous y trompez pas ! Même si en France la consommation ralentit moins qu'aux Etats-Unis, les entreprises hexagonales sont durement touchées par les répercussions des attentats du 11 septembre et des frappes en Afghanistan.