L'époque manque cruellement d'individualités qui sortent de l'ordinaire. Pourtant, c'est dans le monde autiste de la bande dessinée qu'il est possible de dénicher un individu hors normes qui réfute l'idée même d'être une possible nouvelle forme d'intelligence éclairée. Il est breton de l'intérieur des terres, mais dessine la mer comme si sa vie en dépendait. Amoureux de la nature, il n'hésite pas à parcourir le monde pour constater les ravages de l'homme, de Tchernobyl à Fukushima.

Fan de la première heure des oeuvres de Rumiko Takahashl, l'autrice Elsa Brants doit certainement en grande partie sa carrière dans le manga à la créatrice d'"Urusei Yatsura", "Ranma 1/2", "Maison Ikkoku", ou plus récemment "Rinne". Durablement marquée par les anime japonais de son enfance, Elsa Brants achète ses premiers mangas en version originale non sous-titrée - des livres de Takahashi, cela va de soi -, avant de se lancer elle-même dans le grand bain. Elle est notamment à l'origine de la série "Save me Pythie", de même que de "Par le pouvoir des dessins animés", parus chez Kana.

Quand nous avions interrogé Alain Ayroles et Juanjo Guarnido pour le numéro de la rentrée ("dBD" no 136), nous savions qu'au vu de la qualité des "Indes fourbes", son succès, s'il avait bien lieu (l'édition n'est malheureusement pas une science exacte), n'en serait que mérité. Seule contrariété en interne, le choix de la couverture avait déjà été décidé, et il nous était difficile de dire aux auteurs de Nathanaëlle, Fred Beltran et Charles Berberian en l'occurrence, que nous annulions la leur.

Connu pour être le créateur de "Wonder Woman", William Moulton Marston (1893-1947) était également un ardent défenseur des comics, auxquels il accordait de grandes vertus. A l'opposé, le psychiatre Fredric Wertham (1895-1981) est devenu célèbre pour avoir été indirectement à l'origine de la création de la Comics Code Authority, organe de censure mis en place en 1954. Les deux hommes avaient le même âge, ont vécu à la même époque, évoluaient dans les mêmes milieux, et s 'intéressaient tous deux aux comics.

Cette croyance qui veut que ce qui est grand, ce qui fait masse ne peut manquer de rapporter gros est l'un des héritages légués au film par le théâtre ; croyance reprise par le cinéma en bloc avec diverses superstitions, coutumes et idées préconçues sur les goûts du public.

Grand amoureux des films criminels d'antan, dans lesquels les gangsters agissaient selon un code d'honneur auxquels ils sacrifiaient parfois leurs intérêts, Alain Corneau acheva sa carrière en 2007 par une flamboyante adaptation du "Deuxième Souffle" de José Giovanni, qui succédait à celle de Jean-Pierre Melville. Lors de la sortie du film, le cinéaste déclarait à Positif :" Il fallait prendre le risque d'un regard neuf sur des mythologies anciennes".