La pandémie a donné un nouveau coup d'accélérateur à l'inflation mondiale des colis. Retour sur trois siècles d'innovations pour comprendre le phénomène. Le décryptage historique se poursuit par l'article intitulé "Vélo, boulot, robot. L'enfer du dernier kilomètre".

La crise de Covid-19 a fait exploser l'e-commerce en France. Cinq millions de colis sont ainsi livrés chaque jour début 2021. La logistique mise en place pour les distribuer dans les villes, ajoutée à celle liée à l'approvisionnement des commerces, multiplie les nuisances sonores et polluantes. Pour améliorer leur image et participer à construire une logistique plus vertueuse, les transporteurs se tournent vers des moyens de transport plus propres, comme les véhicules électriques ou les vélos-cargos.

Fin 2021, sous l'initiative de la sénatrice Laure Darcos, le Parlement français a adopté une loi, la loi Darcos, pour instaurer un prix plancher sur les frais de port. Il s'agit notamment de protéger les libraires français qui ne peuvent pas rivaliser avec de gros acteurs comme Amazon, qui proposent des frais de port très bas, généralement à un centime.

En quelques années, le nombre de solutions proposant la livraison de courses alimentaires à domicile en moins de trente minutes a explosé. De nouveaux acteurs s'installent et animent à un marché qui n'existe quasiment pas encore en France. Mais le potentiel de développement est énorme, d'où les investissements colossaux. Le modèle le plus évident est celui des pure players maîtrisant une large offre. Mais d'autres modèles peuvent coexister. Le point. Quelques données chiffrées.

Plus qu'une simple machinerie permettant d'acheminer personnes, marchandises, énergie ou données, la logistique est devenue le coeur du réacteur du capitalisme contemporain, si ce n'est son essence même : un projet cybernétique total transformant le monde en flux à optimiser. Zéro stock, zéro stop : cette veille permanente a décuplé les échanges et a donné les clefs du pouvoir à de nouvelles multinationales géantes. Elle a aussi multiplié les infrastructures écocidaires, au prix de la destruction directe des écosystèmes.

L'explosion de l'e-commerce continue d'impacter fortement la logistique urbaine en 2019. A Paris, 200 000 livraisons quotidiennes doivent par exemple être gérées, et ce chiffre pourrait être amené à augmenter, d'autant plus que les livraisons courtes (24 heures ou moins) sont de plus en plus privilégiées par les acheteurs. Cette augmentation des flux inquiète quant à la place grandissante que vont prendre les véhicules commerciaux et de livraison à l'avenir. Longtemps délaissée, la thématique du transport de marchandises en ville s'impose désormais aux élus et communes.