Il s'agit de la réédition de deux recueils de poèmes publiés chez L'Arachnoïde en 1981 et 1985, et qui ont précédé les quatre volumes publiés par l'auteur chez Maurice Nadeau entre 2000 et 2010.

Claude Adelen signe un recueil en triptyque, plein de références, de "citations avouées ou non avouées", pour dire le combat toujours recommencé de l'ombre et de la lumière, la place de l'homme et de l'écriture dans le cosmos.

″Le coeur de Benjamin Péret est au carreau du temple ce que la pique crachant la tête de la princesse de Lamballe est au trèfle incarnat.″ Tout Péret, me semble-t-il, toutes les raisons d'aimer Benjamin Péret et sa poésie sont dans ces quelques mots d'André Breton, écrits en 1928 en guise de ″prière d'insérer″ pour un de ses plus beaux recueils de poèmes, ″Le Grand Jeu″.

″Louange du lieu″ est un long poème autobiographique qui donne ici son titre au recueil qui rassemble une grande partie de l'oeuvre de Lorine Niedecker. Influencée par les courants poétiques de son temps et par l'art du haïku, cette Américaine signe une poésie toute en concision et subtilité.

Le poète britannique Basil Bunting a écrit dans les années 1970 un poème sur les "Cantos" de son ami Ezra Pound (1885-1971) dans lequel il les compare aux Alpes, avec leurs pics et leurs éboulis. "Qu'y a-t-il à dire à leur sujet ?/Elles n'ont aucun sens", y affirme-t-il avant d'ajouter un peu plus loin que tant d'un point de vue géographique que poétique : " Il faudrait faire un long détour/Si on voulait les éviter.".

Toucher terre et rebondir, prendre appui sur ce qui est pour atteindre les hauteurs dont l'art est parfois capable, tel est le mouvement qui anime la poésie d'Ariane Dreyfus et des auteurs qu'elle analyse.

Ce livre qui paraît plus de quatre ans après la mort de François Caradec (13 novembre 2008) a été préparé par l'auteur lui-même et soigneusement mis en scène. Le poème liminaire est un mot de bienvenue au lecteur invité (″Si vous voulez mais entrez donc... ″), le dernier (″Une sévère″), en guise d'adieu, une chanson à boire. Effet de politesse ; on retrouvera la politesse.

Les éditions Corti publient un recueil de l'Américain Peter Gizzi, qui n'avait jamais été traduit en français. ″L'Externationale″, paru en anglais en 2007, réunit une trentaine de poèmes qui attestent de la vitalité de la poésie américaine contemporaine.

"Je cherche encore. Car comment : dire ? Comment donner acuité à ces lignes. Trouver la bonne distance face aux mots qui nous représentent. Ni trop près, ni trop loin. Cela. Qui me taraude à mesure que je tente d'avancer. Que dire. Et de quoi. De qui ? Ce moi, dont les poèmes ici font peu usage - c'est heureux - et malgré tout présent. Comment en serait-il autrement ? S'en tenir à cela. Cette présence. Ecrire autour, faute de la circonscrire. N'attends pas du poème qu'il te représente."

Au lendemain du colloque de Cerisy-la-Salle du mois de septembre 2012 consacré à un poète particulièrement discret, une gerbe de publications, qui se complètent les unes les autres, nous permet de prendre la mesure de l'oeuvre de Jude Stéfan, probablement la plus originale de l'après-guerre dans le champ qui est le sien : la poésie.

Au terme d'une note un peu sévère, une parenthèse. Elle donne le ton de ce recueil. Ce « Enfin : ce n'est pas tout à fait vrai... », qui clôt un propos sur les « poètes savants qui parlent mythes, structures », tandis que l'auteur, lui, parle « vieillesse, effroi, lâchetés, etc. », est une façon d'entrer dans ces « Taches de soleil, ou d'ombre ».

Les textes en prose que Pessoa fit paraître de son vivant nous encouragent à découvrir un écrivain différent, loin de ce que nous en imaginons trop souvent, et une oeuvre diverse, profuse, assez compliquée.