La sortie du cinquième, et normalement dernier, épisode des aventures d’Indiana Jones, le célèbre archéologue, est venu rappeler, s’il en était besoin, les liens étroits qui unissent depuis l’origine le cinéma et l’archéologie.

Âgé de 83 ans, auteur en cinquante ans de quatre longs métrages, qui sont d'insolites chefs-d'oeuvre, Victor Erice est un cinéaste rare, sans doute malgré lui, mais aussi en ce sens que ses films refusent de répondre, autant par non que par oui, aux injonctions commerciales et aux suggestions des modes intellectuelles. Cette singularité explique-t-elle que "Fermer les yeux" n'ait pas été honoré comme il le méritait à Cannes, où "Le Songe de la lumière" avait reçu le Prix du jury en 1992 ?

Jacques Audiberti est un écrivain "des plus étonnants du XXe siècle".Toute son oeuvre de poète, de romancier, de scénariste et de dramaturge met en scène les métamorphoses autant que la difficulté de l'être. C'est pourquoi il est sensible à la question de l'incarnation au cinéma. Ses nombreux articles en interrogent les techniques, les réalisateurs, les acteurs, les décors, la musique et surtout la place du spectateur.

Wim Wenders compte parmi ces réalisateurs phares du cinéma mondial que nous accompagnons depuis leurs débuts : depuis "Au fil du temps" (1976), plus d'une douzaine d'entretiens pour suivre son évolution esthétique et le regard qu'il porte sur le monde. Au cours des deux dernières décennies, sa soif d'expérimentation est passée par un retour au documentaire et par l'utilisation de la 3D dans le cinéma d'auteur.

"Killers of the Flower Moon". Un titre poétique à l'image de Martin Scorsese : la violence y épouse la douceur des fleurs. Le film, certainement l'un des meilleurs parmi les derniers du cinéaste, ne se contente pas de reposer sur la réunion tant attendue entre les deux acteurs fétiches : Robert De Niro et Leonardo DiCaprio. C'est aussi l'un de ceux où Scorsese arpente des terres nouvelles : les grands espaces d'une réserve indienne et l'effervescence d'une ville-champignon.

À l'occasion de la rétrospective que la Cinémathèque française consacre à Roberto Rossellini du 3 janvier au 7 février 2024, retour sur les malentendus autour de son supposé (néo)réalisme .

Etre « dans la place »? - l'expression a quelque chose d'agressif, d'invasif : il est vrai qu'il a fallu et faut encore aux femmes du courage et même de la combativité pour exercer leurs métiers dans de nombreux milieux à composante principalement masculine. Les récents développements de #MeToo ont montré combien le cinéma pouvait amplifier des rapports de pouvoir abusifs et, dans le même temps, les masquer. Sommaire. Le 'female gaze' n'existe pas. Les maux sont importants, du féminicide à l'écran. Déjouer le silence. Vidéo, vidi, vici : le CASB, une archive des luttes.

Est-ce onirique ou surréaliste ? Dans le compartiment d'un train, une femme agitée portant des lunettes de soleil, sous les traits de Nicole Garcia, semble plongée dans de grands tourments intérieurs. La lumière du jour blafarde qui défile à travers la vitre au ralenti rend la scène irréelle, comme issue d'un rêve ou plutôt d'un cauchemar. Face à la femme, une petite fille. Soudain, l'adulte commet un impensable interdit et poignarde la main de l'enfant. Dans la scène suivante, un insert sur une main montre la marque d'une large cicatrice.

Le visionnage du corpus intégral de Lars von Trier dans l'ordre chronologique s'apparente à la visite régulière que l'on rendrait à un proche hospitalisé dans un institut psychiatrique, transféré, semaine après semaine, dans des unités de soin plus intensives, passant de l'atelier thérapeutique ("The Element of Crime", 1984) au lit de contention en secteur de haute sécurité ("The House Thal Jack Built", 2018).

Huit ans, c'est long ! Michael Mann nous a manqué. Depuis l'échec commercial et le mauvais accueil critique de "Hacker" (2015), on avait peur qu'il se cantonne aux séries, comme en témoigne l'article de Nicolas Bauche. Et puis, enfin, le voilà de retour en force avec un projet qui lui tenait à coeur depuis longtemps. Par son apparent classicisme, "Ferrari" a décontenancé une partie des festivaliers de Venise. Pas "Positif" qui, dans son compte rendu de la manifestation, prenait date pour la sortie française. Sur notre territoire, cette merveille n'aura pas les honneurs d'une sortie en salle.

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe : "Jeanne Dielman", qui ressort en salle le 19 avril 2023, a été propulsé meilleur film de tous les temps par la revue britannique "Sight and Sound" fin 2022. Retour sur les coulisses de ce scrutin historique.

Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, anthropologues et cinéastes, signent un chef-d'oeuvre, "De Humani Corporis Fabrica", autour du corps à l'hôpital. Accrochez-vous à vos fauteuils, vous n'avez jamais vu ça.