Anti-euro de la première heure, Philippe Villin s'en prend au Grand Inquisiteur Trichet, gardien du dogme de la monnaie unique.

Rencontre, en novembre 2010, avec Philippe Simmonot, directeur de l'Atelier de l'économie contemporaine, et du séminaire monétaire de l'institut Turgot et auteur du livre ″Le jour où la France sortira de l'euro″, qui revient sur les idées avancées dans son essai d'anticipation sur la problématique du sort de l'euro. Un sujet d'actualité alors que les doutes apparaissent sur la pérennité du système monétaire européen.

Le point, en juillet 2011, dans le contexte de crise économique et d'aveu de la tricherie grecque sur les comptes publics à la fin de 2009, sur la potentialité avancée par certains économistes de l'éclatement de la zone euro dans sa forme actuelle. Un scénario impensable et impensé il y a encore quelques mois, mais auquel les experts les plus pointus affectent un coefficient de probabilité de l'ordre de 20%.

Dernière ligne de défense, la planche à billets de la BCE.

Non, une ″guerre″ monétaire !

Réflexion, en novembre 2011, sur la place particulière du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne. Grâce à toutes sortes d'exception, le Royaume-Uni tire le bénéfice de son appartenance sans en supporter véritablement les charges. La crise qui secoue la zone euro oblige les pays membres à resserrer les rangs et donc pour le Royaume-Uni à reconsidérer son positionnement. Une clarification nécessaire, tant le statu quo actuel n'apparaît plus tenable aussi bien pour les Britanniques que pour les continentaux.

Décryptage, en février 2012, avec commentaires de professionnels, du sauvetage de l'euro en Union européenne grâce au mécanisme permanent de la solidarité financière. Avec le démarrage, au 1er juillet prochain, du Mécanisme européen de stabilité, la peur de la contagion de la crise grecque s'estompe. Mais cette phase de l'euro se fait sur la base du salut individuel : équilibrage des échanges, même compétitivité pour tous, et à chacun sa dette avec son propre taux d'intérêt. Dans ce schéma, il n'y a guère de place pour ″l'intégration-croissance″ qui crée de la dynamique mutuelle.

Au Président, la Grèce et peut-être bientôt l'Espagne, à son Premier ministre, la France, ses conflits sociaux, son chômage.

Le sentiment d'être arrivé au bout. Chacun le pressent : le système européen, même rafistolé dans tous les sens, ne pourra plus tenir bien longtemps. Les dispositifs de crise (FESF, LTRO, etc.) ont échoué à dénouer le noeud gordien d'une crise à la fois souveraine et bancaire. A certains égards, ils l'ont même d'une certaine façon resserrée, aggravant le risque systémique.

François Hollande a fait ses choix. Au gouvernement réuni au grand complet à Matignon il a été dit que la volonté de ″réduire le déficit public à 3 % de la richesse nationale en 2013″ restait intangible. Aux salariés il a été dit que le coup de pouce au Smic resterait limité à 2 %. Ce positionnement suffit pour crédibiliser la démarche de la France à Bruxelles. Le couple franco-allemand peut repartir d'un bon pied. Le Conseil européen va valider le coup de pouce à la croissance réclamé par l'Elysée. Un embryon d'Union bancaire va voir le jour en zone euro.