Jean Starobinski
Bulletin : Europe 1080
01 avril 2019
Numéros de page :
pp.3-160
Médecin psychiatre, musicien, homme de vaste culture et d'érudition impeccable, Jean Starobinski est, dans son indéniable singularité, une des figures majeures de la critique de notre temps. Une extrême rigueur et une extrême liberté caractérisent à la fois ce contemporain capital. Clarté et profondeur vont l'amble chez lui et le signalent, en notre XXIe siècle, comme un homme des Lumières. Qu'il analyse les oeuvres de Rousseau ou de Diderot, la peinture de Tiepolo ou la musique de Mozart, les écrits de Montaigne ou de Benjamin Constant, mais tout aussi bien ceux de Jaccottet, de Bonnefoy ou de Celan, il privilégie une lecture qui, selon ses propres termes, « s 'efforce simplement de déceler l'ordre ou le désordre interne des textes qu'elle interroge, les symboles et les idées selon lesquels la pensée de l'écrivain s'organise ». Tout en s'imposant à lui-même, et en attendant du lecteur d'avoir « la mémoire des contextes ». II faut le suivre dans ses analyses subtiles, ses aperçus ingénieux, ses approches parfois paradoxales. Se laisser gagner par cette ampleur, par cette hauteur de vue qui le caractérisent. Accepter d'être surpris et charmé par cette oeuvre dont son ami Yves Bonnefoy avait jadis trouvé le mot juste pour la définir : l'allégresse. Sommaire. Dans les forêts ou les jardins de la terre. Le « point de départ » en critique thématique. Jean Starobinski musicien. Littérature et médecine. Le vaste déambulatoire de la culture. L'anatomie de la conscience critique. Starobinski ramificateur. L'écho, le voile. Cristal et cristallisation. Le recours aux principes et l'idée de régénération dans l'esthétique de la fin du XVIIIe siècle. Benjamin Constant et l'éloquence. Les fantômes de la mémoire. Dioscures nocturne et diurne. Une complicité tacite. De la fortune des formules.