On connaît peu les artothèques, apparues en France en 1982, en même temps que les Fonds régionaux d'art contemporain. Le prêt d'oeuvres d'art (entre 100 et 500 abonnés selon les villes) fait leur spécificité sans pour autant résumer leurs actions. L'heure est à une meilleure prise en compte.

A l'automne 2020, grosse actualité Nicolas Floc'h. Son exposition au Frac Paca, à Marseille (jusqu'au 17 janvier 2021), présente une grande partie de ses photographies de paysages sous-marins. Viennent également de paraître te catalogue "Invisible" (Roma Publications) et le carnet de bord "lnitium Maris-Volume 1" (GwinZegat). Plongée en images.

Si sa taille ne paye pas de mine, la singulière Les Douches la Galerie, dirigée par Françoise Morin, fait bel et bien partie des galeries de photographie à suivre à Paris. Entre patrimoine et création, elle donne à voir de grands noms, notamment américains, avec des tirages exceptionnels, ainsi que des photographes contemporains, dont le Sud-Africain Roger Ballen qu'elle représente depuis peu et présente, jusqu'au 18 novembre 2023, dans l'exposition "Enigma".

Nommée au prix Marcel Duchamp 2023 (Centre Pompidou, Paris, 4 oct. 2023-8 janv. 2024), Bertille Bak ne cesse pourtant de sortir des sentiers battus. Participatifs, ses différents projets ne prennent vie qu'au sein de groupes bien précis avec, toujours au centre, l'humain, leur histoire et une réalité recomposée déjouant l'ordre établi. Au Louvre-Lens, Power Coron (24 mai-25 sept. 2023) révèle une pratique notamment marquée par l'univers minier. De février à mai 2024, l'artiste française présentera un nouveau projet au Jeu de Paume, à Paris.

Dans son édito du festival international de photojournalisme Visa pour l'image, à Perpignan (2-17 septembre 2023), Jean-François Leroy aborde de front les questions posées par les « fausses images ultra-réalistes » générées par intelligence artificielle (IA) qui ont inondé les réseaux sociaux. Face à cette nouvelle technologie qui bouleverse notre rapport à l'image, quels sont les enjeux pour le photojournalisme ?

Jusqu'au 26 février 2024, la Galerie de photographies du Centre Pompidou accueille une de ses "expositions-dossiers" dont elle a le secret : "Capital Image" (commissariat Florian Ebner et Olga Frydryszak-Retat), projet de recherche évolutif porté par l'historienne de la photographie Estelle Blaschke et le photographe Armin Linke. Son sujet ? Cette myriade d'"images opérationnelles" qu'on ne regarde pas, ou si peu, qui sont pourtant au coeur de nos processus de production.

Richard Mosse se rend sur des terrains de crise en s'affranchissant des conventions du reportage. Ses images font de la technologie et de la beauté des armes de sensibilisation «post-documentaires n. À Lausanne, Photo Élysée présente son dernier projet sur la crise environnementale : "Broken Spectre", grande installation vidéo (3 nov. 2023-25 fév. 2024). Retour sur près de 20 ans de carrière.

Cet automne, Boris Mikhaïlov, un des photographes majeurs d'Europe de l'Est, est à l'honneur dans une grande rétrospective à la Maison européenne de la photographie (Mep) à Paris : Journal ukrainien (7 septembre 2022-15 janvier 2023, commissariat Laurie Hurwitz). En parallèle, la Collection Pinault expose aussi à la Bourse de Commerce At Ousk (14 octobre 2022-3 janvier 2023), tandis que la galerie Suzanne Tarasieve présente également Case History (15 octobre-19 novembre 2022), deux de ses séries emblématiques.

Né en 1971, l'artiste-chercheur Grégory Chatonsky utilise et questionne ce qu'on appelle "intelligence artificielle" (IA) depuis plus de 10 ans. Il vient de publier chez Rrose un drôle de roman, "Internes", et "Autodestructivity", manifestes de Gustav Metzger en images. Nous l'avions rencontré en octobre 2021 ("artpress" n°492) pour aborder ce qu'est concrètement cette IA, sa place au sein de l'art contemporain et dans sa propre pratique, où elle répond notamment à l'hypermnésie du 21e siècle.

Le projet "la Vallée des photographes" de Nicolas Giraud et Bertrand Stofleth invite à une "archéologie visuelle" de la désindustrialisation. Il est présenté au Centre photographique d'Île-de-France (CPIF) de Pontault-Combault jusqu'au 15 janvier 2023.

Après des focus sur son marché, puis sur le renouvellement de son écosystème, suite de notre série sur la scène marseillaise avec un épisode consacré aux conditions de production. Nous interrogeons cette fois Guillaume Mansart, directeur de Documents d'artistes Paca, Marseille, association qui, après sélection en commission, promeut les artistes de la région à travers, entre autres, un fonds documentaire en ligne.

Depuis 2013, l'artiste Laura Henno documente à sa manière en films et photographies les archipels des Comores et de Mayotte. Elle clôt aujourd'hui ce chapitre avec le triptyque vidéo "Ge Ouryao ! Pourquoi t'as peur !", produit par le prix SAM et exposé au Palais de Tokyo aux côtés des projets qui l'ont précédé (14 avril - 4 septembre 2022, commissariat : Adélaïde Blanc). Dépouillée de mise en scène et de fiction, cette oeuvre marque également une évolution dans sa pratique devenue affaire d'atmosphère.

En 1990, Mario Cristiani, Lorenzo Fiaschi et Maurizio Rigillo ouvraient une première galerie à San Gimignano, en Toscane. Baptisée Galleria Continua, elle portait leur envie de créer une continuité entre le passé (leurs racines), leur expérience du présent et le témoignage de leur passage et de l'art au 21e siècle pour le futur. Depuis, elle a essaimé de Pékin à Sao Paulo, en passant par La Havane, scène rarement exposée à découvrir dans leur espace parisien (16 septembre 2021-12 janvier 2022).

Aussi piquants que tendres, les films de la jeune Pauline Ghersi prennent classe et culture populaires pour terreau. Mêlant toutes sortes de références, notamment télévisées, il y est question d'amour et d'argent. L'artiste joue également sur une fabrique cinématographique apparente : tout est envers de décor. Cet été, au centre d'art Passerelle de Brest, elle présente pour la première fois sa série documentaire sur Marseille, "Corinne, Gilles, Ber et Georges", dans le cadre de l'exposition collective "À fleur de peau" (16 juin-17 septembre 2022) : un tournant dans sa pratique.

Après son marché ("artpress" n°491, sept. 2021), son écosystème (n°494, déc. 2021) et les conditions de production de ses artistes (n°497, mars 2022), ce dernier épisode sur la scène marseillaise s'intéresse aux institutions avec Muriel Enjalran, à la tête depuis un an du Fonds régional d'art contemporain Provence-Alpes-Côte d'Azur (Frac Paca), à l'approche du Printemps de l'art contemporain (26 mai-12 juin 2022). Porté par le réseau Provence art contemporain (Pac), ce festival fédère de nombreux lieux du territoire.

La galerie Xippas fête ses 30 ans. A cette occasion, à Paris, une exposition en trois volets, "30 ans déjà !", parcourt son histoire à travers ceux qui l'ont faite : ses quarante artistes. Deuxième volet du 10 avril au 29 mai 2021, le troisième du 5 juin au 31 juillet 2021. Entretien entre Paris et Punta-del-Este avec Renos Xippas, fondateur d'une galerie à son image : audacieuse, artisanale, cosmopolite.

En 2007, à Paris, Christophe Gaillard débarquait dans le milieu de l'art contemporain en ouvrant sa première galerie rue de Thorigny. A peine huit ans plus tard, il multipliait sa surface par quatre en déménageant rue Chapon. En 2021, ce magicien devient châtelain. Le 26 juin, il inaugure en Normandie son ambitieux projet La Résidence - Le Tremblay. Des professionnels pourront y séjourner et des artistes y créer. Visite en sa compagnie, en fin de rénovation de château.

Alors que s'ouvre la saison des foires, plusieurs questions sont à l'origine de cette enquête sur le marché de la photographie contemporaine aujourd'hui. Ce marché existe-t-il vraiment, stable, autonome de celui de l'art contemporain ? La photographie - et les spécificités du médium - aurait-elle été malmenée par la constitution de ce marché ? Ses acteurs auraient-ils fini par brouiller les règles du jeu ? Pourquoi entend-on certains collectionneurs dire ne plus s'y retrouver ?

Entre été et rentrée, Marseille est connue et appréciée pour ses foires qui se tiennent fin août. En dehors de ce temps fort, la scène de ce territoire semble aussi se développer. Nous en aborderons différents aspects dans nos pages, à commencer ici par la question du marché. Qu'en est-il des galeries et des collectionneurs ? Réponses de l'économiste Nathalie Moureau, auteure d'une toute nouvelle étude sur l'accès à l'international des artistes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).

Cette année, les Rencontres d'Arles rendent hommage au Japon dans deux expositions. Au premier étage de l'Espace Van Gogh, l'une d'elles, "Répliques - 11/03/11. Des photographes japonaises et japonais face au cataclysme" (1er juillet -29 septembre 2024, commissariat Philippe Séclier et Amada Marina), présente une sélection d'artistes qui, depuis 2011, répondent en images à cette triple catastrophe qui secoue toujours leur pays.

"Calais, témoigner de la «jungle»" se tient au Centre Pompidou jusqu'au 24 février prochain. Simultanément, une série d'expositions met en regard ces nouvelles stratégies photographiques qui, multipliant les pas de côté, rendent compte de la "crise" migratoire.

En 2005, Georges-Philippe Vallois, alors président du Comité professionnel des galeries d'art, déclarait que « La France [était] passée au rang de banlieue de l'art occidental. » Qu'en est-il aujourd'hui ? L'économiste Nathalie Moureau y répond en revenant sur le tournant qui a chamboulé le milieu des galeries dans les années 2000, entre autres évolutions en cours, en particulier à Paris. Ces évolutions sont au coeur du texte qu'elle vient de publier dans le passionnant ouvrage-somme "Histoire des galeries d'art en France du 19e au 21e siècle (A. Ensabella, N. Moureau, A. Penot, L.

Une exposition importante a ouvert cet automne à la Maison européenne de la photographie (Mep) à Paris : "Science/Fiction- Une non-histoire des plantes" (16 oct.- 2024-19 janv. 2025). De la photographie botanique aux films de science-fiction, elle retrace l'histoire de notre relation au monde végétal du 19e siècle à aujourd'hui à travers l'évolution des images qui en ont été produites. Curieux, fascinant, drôle et tout sauf manichéen, l'événement vaut le détour, et pas seulement pour le plaisir des yeux.