Avec plus d’un tiers de sa population d’origine étrangère, Vienne est l’une des villes les plus cosmopolites d’Europe. Roumains, Bulgares, Hongrois, Slovaques, Serbes, Bosniaques... Depuis quelques années, elle renoue avec son statut de capitale de la Mitteleuropa, attirant à la fois une main-d’oeuvre bon marché prisée par les métiers de la restauration, du bâtiment ou du nettoyage mais aussi des intellectuels et des artistes fuyant les dérives autoritaires dans leurs pays. Loin de la cité provinciale dans laquelle la guerre froide l’avait longtemps enfermée.

La région du lac Balaton, dans le centre du pays, est, depuis 2015, une terre d’élection pour de nombreux retraités allemands et autrichiens. Au-delà du confort d’une vie bien moins chère, c’est une certaine Europe qu’ils sont venus chercher : celle qui ferme ses portes aux réfugiés. Une politique incarnée par le premier ministre Viktor Orban.

Hors de la très ensoleillée côte adriatique et de Zagreb, l’arrière-pays croate ressemble de plus en plus à un désert. Un déclin que l’entrée du pays dans l’Union Européenne, en 2013, a encore accéléré ces dernières années. A la recherche de meilleures conditions de vie, les jeunes partent s’installer surtout en Allemagne et en Autriche. Laissant les responsables politiques désemparés.

À 22 ans, le musicien inquiète le pouvoir. Avec ses paroles engagées, il est devenu plus populaire que le premier ministre, Viktor Orban. Elevé dans un quartier populaire, il a appris à composer seul sur Internet et incarne une jeunesse lasse d'être gouvernée depuis quatorze ans par les mêmes dirigeants nationalistes. Au désarroi de ces derniers, Azahriah vient de remplir trois fois le plus grand stade de Budapest.

En Autriche, ils sont au pouvoir depuis 2019 lorsqu'ils ont accepté la main tendue par les conservateurs pour former une coalition. Une alliance moins contre-nature qu'il n'y paraît car de nombreux Verts autrichiens, surtout dans les campagnes, partagent les positions anti-immigration du très radical chancelier Sebastian Kurz. Cette expérience des responsabilités est largement scrutée par les Grünen allemands à l'approche des législatives du 26 septembre 2021.

Ils n 'ont souvent d'antique ou de médiéval que le nom. Depuis une dizaine d'années, fausses forteresses, faux remparts et fausses basiliques ont été érigés un peu partout en Bulgarie. Ces constructions kitsch et toc, souvent réalisées aux frais de l'Union européenne, sont censées rappeler à ce pays des Balkans, pauvre et corrompu, une grandeur révolue depuis plusieurs siècles.

Les communistes du bassin moinier du Nord-Pas-de-Calais l'ont emporté de justesse. Plusieurs de leurs camarades d'origine polonaise, résistants et tués en France par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale, continueront finalement de donner leur nom à des rues de Walbrzych, une ville de 100000 habitants située à un millier de kilomètres de Lens.

Il y a soixante ans le traité de Rome mettait la première pierre à l'édifice européen. L'occasion pour "M" de raconter les liens qui se sont créés grâce à cette Union aujourd'hui décriée. Cette semaine, pour le dernier volet de notre série, direction l'île d'Obula, à Budapest, qui vient d'accueillir la 25e édition du Sziget. Chaque été, 300 artistes répartis sur 50 scènes attirent plus de 400 000 spectateurs, ce qui en fait l'un des plus gros festivals d'Europe. Pendant sept jours, des jeunes venus de tout le continent communient à coups de décibels.

C'est le dernier-né des pays issus de l'explosion de l'ex-Yougoslavie. Indépendant depuis dix ans, le Kosovo célèbre le souvenir de ses héros, comme Adem Jashari, tué pendant la guerre contre l'armée serbe. Le photographe Anoush Abrar a pu pénétrer l'intimité de son clan où règnent la débrouille et la culture du secret. Ses images témoignent des difficultés économiques qui pèsent sur la petite république des Balkans.

Avant la guerre fratricide qui a mené à l'indépendance du Kosovo, il y a dix ans, Brezovica attirait des touristes de toute l'ex-Yougoslavie. Aujourd'hui, hôtels délabrés, pistes à l'abandon et club fermé sont le morne quotidien de cette station de ski serbe en territoire kosovar. Un Français rêve pourtant d'en faire le Chamonix des Balkans. De profondes tensions politiques, sur fond de montage financier opaque, ont mis sont projet à l'arrêt. Comme un miroir des échecs du pays.

C'est une famille bien installée. Puissante même. Depuis 1999, pas un poste influent de l'UE qu'elle n'occupe. Mais voilà que quarante-deux ans après sa fondation, un de ses membres sème la zizanie. Face à Viktor Orban et ses entorses répétées à la démocratie, le Parti populaire européen, qui rassemble les europartis conservateurs vacille sur ses bases, oscillant entre sanction et temporisation. Une crise majeure qui raconte plus largement celle d'une droite européenne pétrifiée par la montée des populismes.