Décryptage de la chute de trois groupes industriels français, anciens champions du Top 500 mondial de "Fortune" : le constructeur ferroviaire Alstom, le producteur d'énergie nucléaire Areva et l'équipementier en télécommunications Alcatel-Lucent. D'anciens symboles de la puissance industrielle française qui se sont subitement transformés en symptômes de sa formidable vulnérabilité, en moins d'une décennie. Si Areva est quasiment en faillite aujourd'hui, les deux autres sont quasi cédés à des entreprises étrangères, américaine et finlandaise.

Dans l'une des pires dictatures du monde, les militaires surveillent et contrôlent Internet, avec l'assistance technique du groupe français de télécommunications.

La complémentarité entre les deux groupes est évidente. Sur le plan géographique, par exemple, l'équipementier finlandais récupère une firme bien introduite sur les marchés francophones.

Dans un secteur du tout-télécoms en crise brutale, Alcatel affiche d'énormes pertes... mais fait figure de survivant.

En deux ans, les effectifs du numéro un français des télécoms auront été divisés par deux : c'est la seule façon, selon le PDG, de survivre à la crise mondiale qui assomme le secteur.

Surprise : se moquant du qu'en-dira-t-on, Serge Tchuruk s'est choisi comme nouveau dauphin un Australo-Irlandais, fondu de technologie et vétéran des télécommunications.

Immense gâchis ou remarquable prouesse ? Après dix ans de règne, le bilan du patron d'Alcatel qui veut s'allier à Thales, est très controversé.

En refusant de passer la main, le PDG d'Alcatel se prépare à une fin de carrière des moins tranquilles. Car, sur le marché des télécoms, les Chinois commencent à imposer leur loi, et la Bourse grogne.

Alcatel et Lucent s'unissent sans OPA ni bras de fer. Mais est-ce un gage d'efficacité économique ? Réponses avec l'audit de six précédents récents.

Le précédent Messier déteindra-t-il sur d'autres capitaines d'industrie en détresse, comme Michel Bon à France Télécom ou Serge Tchuruk chez Alcatel ? Pas si sûr.