Effectués d'abord pour des raisons d'urgence, les accaparements et confiscations de propriétés foncières à Alger deviennent rapidement une des préoccupations majeures du commandement militaire. Pratiqué sans cadre légal ni procédurier défini par des officiers ou responsables divers de l'administration militaire, le transfert des propriétés immobilières donne lieu à une formulation empirique et désordonnée des normes de l'action publique, qui invite à questionner la façon dont sont élaborés et légitimés les domaines de compétence du gouvernement colonial en formation.

Cet article vise à interroger la manière dont les officiers militaires chargés des travaux de cartographie en Algérie dans les années 1830 et 1840 ont composé avec le renseignement collecté auprès des indigènes.

Les fêtes triomphalistes organisées en 1930 pour le centenaire du débarquement français sont souvent considérées comme un tournant dans l'histoire coloniale algérienne. L'article revient sur l'événement, le situant dans un cadre chronologique plus large. Le centenaire s'avère ainsi comme le début d'une vague de fêtes semblables dans plusieurs villes algériennes qui formeront une arène pour les luttes politiques des années 1930.

En 1830, les troupes françaises débarquent à Alger et prennent la ville. C'est la date canonique du début de la colonisation de l'Algérie. Pourtant, le territoire convoité n'a pas grand-chose à voir avec le pays qu'on connaît aujourd'hui.