Lancé fin 2017 par Emmanuel Macron, le chantier de la restitution de biens culturels africains à leurs pays d'origine entre dans sa phase opérationnelle, avec l'examen prochain d'une loi facilitant ces procédures. Mais si l'initiative française a inspiré plusieurs de nos voisins, il subsiste des tensions et des difficultés. Sommaire. "Les conservateurs sont formés pour conserver, pas pour prêter leur concours à une volonté politique". "Le chemin n'est ni celui du déni ni celui de la repentance". Le Bénin, laboratoire des restitutions.

En 2021, la France a restitué vingt-six oeuvres pillées au Bénin. Mati Diop a filmé cette opération délicate dans sa fable documentaire "Dahomey", avant de la présenter au pays. Nous l'avons accompagnée.

Ethnologique, artisanal, low art : tels sont les adjectifs longtemps accolés à l'art non occidental. Mais, aujourd'hui, trente ans après l'exposition "Magiciens de la Terre" (Centre Pompidou et Grande halle de La Villette), sa perception a-t-elle évolué et sa visibilité s'est-elle accrue dans les musées et les institutions ? Quelques expositions récentes montrent que les lignes et les mentalités bougent, mais lentement, à moins que le marché ne s'en mêle...

Exposée en 1989 dans "Magiciens de la Terre" et, en 2017, à la Fondation Louis-Vuitton dans l'exposition "les Initiés" (collection d'art africain de Jean Pigozzi), Seni Awa Camara (Bignona, Sénégal, 1945) affirme sa singularité en transgressant les genres traditionnellement dévolus à la technique ancestrale de l'argile. C'est en tant qu'artiste qu'elle poursuit une oeuvre puissante, composée de figures féminines aux formes proliférantes et d'un bestiaire menaçant, aux accents animistes.

Alors que la troisième édition d'Asia Now s'achève, Akaa, la foire d'art contemporain africain, ouvre les portes de sa deuxième édition à Paris. Retour sur ces foires qui font le choix de se spécialiser en dehors du marché occidental. Pari risqué ou vraie opportunité ?

Alors que la Foire 1-54 tenait sa sixième édition en parallèle de la Frieze début octobre 2018, Akaa ouvre les portes de sa troisième édition du 9 au 11 novembre. L'occasion de faire le point sur un marché de l'art contemporain africain en pleine forme.

Situé dans un parc luxuriant à la périphérie de Bruxelles, l'AfricaMuseum affiche l'ambition de se "décoloniser". Que cela signifie-t-il ? Le pari est-il réussi ?

"When We See Us", consacrée à un siècle de peinture panafricaine, est présentée à Bozar, à Bruxelles, du 7 février au 10 août 2025. Réunissant près de 150 oeuvres d'artistes du continent et de la diaspora, l'exposition entend battre en brèche les stéréotypes et proposer une vision émancipatrice de la "Blackness", ou identité noire. Avant Bruxelles, elle fut montrée au Cap et à Bâle où Vanina Géré avait pu la voir.

Koyo Kouoh, récemment nommée commissaire de la 61e Biennale de Venise 2026, a conçu l'importante exposition « When We See Us » attendue au Bozarà Bruxelles à partir de février 2025. Elle explique la nécessité des artistes panafricains de réécrire et de se réapproprier leur participation et leur représentation dans l'histoire de l'art.

Restituer des biens pillés ne ferme pas des musées, mais ouvre de nouvelles portes.

Le Bénin a obtenu, en 2027, la restitution de 26 oeuvres d'art pillées durant la colonisation française et qu'il réclamait depuis longtemps. Un rééquilibrage nécessaire, selon l'historienne de l 'art, coautrice, avec le Sénégalais Felwine Sarr, d'un rapport commandé par la France sur ce sujet.