Après quatre ans de guerre, la bataille d'Alep reste cruciale pour l'avenir de la Syrie. Assiégés depuis septembre 2016 par les forces pro-gouvernementales dans la partie est de la ville, les insurgés appartiennent essentiellement à des mouvements islamistes. Mais leurs milices n'ont pas le monopole de la radicalisation, de l'intégration de combattants étrangers ou du discours religieux.

Bachar Al-Assad n'est plus le despote traité en paria par l'Occident, qui le soupçonnait d'avoir ordonné l'assassinat de Rafi Hariri. Tandis que la libéralisation économique se poursuit, et malgré un régime policier redouté, le président syrien participera dimanche au sommet de l'Union pour la Méditerranée et assistera lundi au défilé du 14-Juillet...

Un attentat sanglant dans un quartier populaire de la capitale, un général, intime du président, assassiné au coeur de l'été, le chef militaire du Hezbollah tué par une bombe : le régime de Bachar al-Assad est-il la cible d'une stratégie de déstabilisation ou le théâtre d'un nettoyage interne ?

Voilà presque un an qu'a commencé la révolte populaire en Syrie, suivant le vent d'espoir porté par les ″printemps arabes″ en Egypte, en Tunisie et en Libye. Mais le pouvoir syrien est plus coriace que ses homologues nord-africains, et fort d'une armée et de services encore loyaux au président Bachar el-Assad, il réprime dans le sang les manifestations régulières des opposants réclamant un changement de régime. Dans ce contexte, quelles peuvent être les perspectives pour ce pays dont le rôle et l'influence demeurent centrales au Moyen-Orient ?

En 1982, Hafez al-Assad avait rasé en partie la ville et massacré ses habitants pour écraser une insurrection islamiste. Vingt-neuf ans plus tard, son fils Bachar hésite à lancer ses blindés sur la cité martyre devenue l'épicentre de la révolte.

Nicolas Sarkozy a longtemps chouchouté le dictateur syrien Bachar al-Assad, pourtant mis au ban des nations. Il en attendait tellement : Union pour la Méditerranée, mirobolants contrats, indépendance du Liban. Raté sur toute la ligne... Aujourd'hui, alors que le régime syrien a tué plus de 3 000 personnes, le président français est l'un de ses plus virulents détracteurs. Christophe Boltanski et Vincent Jauvert dévoilent les ressorts de cette étrange et si longue complaisance, de cette brutale volte-face.

Face à une opposition affaiblie par ses divisions politiques comme par les rivalités de ses mouvements armés, le régime estime que le temps joue en sa faveur. Et la communauté internationale reste paralysée.

De tous les dignitaires du régime qui ont fait défection, il était le plus haut placé. Et le plus proche du président syrien. Réfugié à Paris, le général Manaf Tlass raconte pour la première fois à Christophe Boltanski et Marie-France Etchegoin comment il est entré en rébellion. Et les dessous de son évasion.

Au nord de Damas, Saidnaya renferme les ″ennemis de l'Etat″. Ex-combattants chrétiens, démocrates ou islamistes d'Al-Qaida, que le régime, machiavélique, n'hésite pas à lâcher dans la nature pour déstabiliser la rébellion.

Trente ans après son père, le dictateur syrien a choisi de répondre par la terreur aux manifestants qui réclament des réformes démocratiques et son départ.

Syrie. Comment le régime syrien, moribond il y a un an, a su retourner la situation à son avantage.