Après un premier tome où le cinéaste se révélait en quête de modèles narratifs comme outils d'appréhension du monde d'aujourd'hui, ce deuxième tome s'attache à de nouvelles façons d'appréhender le filmage, l'écriture et la conception de l'image.

A travers l'expression matière d'images, J. Aumont définit ce que le cinéma a hérité de l'ordre de la peinture. Elle implique la référence à des tableaux précis mais aussi la manière de considérer l'écran comme une toile à peindre dans l'usage de la surimpression, du cadre et de la couleur et exprime l'idée du cinéma comme seul phénomène artistique de masse capable de relayer la peinture.

S.M. Eisenstein (1898-1948), décorateur, metteur en scène de théâtre et cinéaste, a aussi consacré de nombreuses pages à l'analyse d'oeuvres d'art et de littérature venant de tous horizons et de toutes époques. De cette oeuvre théorique, sont ici extraits des textes qui définissent une méthodologie de l'analyse de l'oeuvre d'art utilisant le cinéma comme "patron" ou confrontant le cinéma à l'art.

Une des premières synthèses écrites sur le cinéma expressionniste aussi bien que soviétique et toutes les expériences de l'avant-garde.

Publié pour la première fois en 1948, ce livre qui ramasse toute la reflexion de Balazs sur le cinéma est le complément indispensable à L'esprit du cinéma.

Un regard croisé entre le septième art et la peinture. Cet ouvrage présente de nombreux réalisateurs qui ont revisité l'oeuvre de grands peintres et ont développé une esthétique avec la peinture : Stanley Kubrick, David Lynch, les frères Lumières...

L'auteur montre que le cinéma, à la faveur du régime contemporain de circulation des images, s'est éparpillé et fragmenté à travers de nombreux modes de diffusion (télévision, écrans mobiles, musées, etc). Refusant un regard nostalgique, l'auteur souligne que le cinéma survit sous de nouvelles formes.

? Le cinéma est à plus d?un titre un art des relations : on ne comprend pleinement un film qu?en le situant dans l?histoire des formes (genre, série, reprise), dans celui de la pensée qu?il engendre chez le spectateur-philosophe (chacun de nous dans nos bons moments), ou dans l?étude de la mise en contact d?aires culturelles distinctes (la présence des Européens à Hollywood, par exemple). Ainsi, la poétique historique des films, la cinéphilosophie et l?approche du cinéma en termes de transferts culturels sont autant de chemins qui aident à explorer dans le présent ouvrage ce territoire relationnel. Mais au sein même de ces approches, un film, un texte, un penseur, un cinéaste franchissent des frontières décidément poreuses, donnant extension et valeur d?égide au procédé filmique qui mêle et relie à la fois les images : le fondu-enchaîné. Ainsi font retour au long du livre les Accords Blum-Byrnes, le film noir et la comédie américaine, Stanley Cavell et Gilles Deleuze, Albert Laffay et le baudrier du roi dans La Veuve joyeuse de Lubitsch, Lettre d?une inconnue de Max Ophuls et Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk, la cinéphilie française et le CinemaScope, Walden de Thoreau et l?expression ça, c?est du cinéma ! ce qui ne doit pas vraiment surprendre car avec ces Fondus enchaînés, la collection Poétique s?ouvre au septième art.? Marc Cerisuelo est professeur d?histoire et esthétique du cinéma à Aix-Marseille I. Collaborateur de Positif, Trafic, il est l?auteur de livres sur J.-L. Godard, le cinéma américain (Preston Sturges ou le génie de l?Amérique, PUF, 2002, prix du Meilleur livre de cinéma), la poétique des films et la philosophie du cinéma. Il a dirigé Vienne et Berlin à Hollywood (PUF, 2006).