Au milieu des années 80, au moment où l'URSS de Mikhaïl Gorbatchev entre dans l'ère de la Perestroîka, les cinéastes soviétiques renversent la table : les films cachés et mutilés par la censure sortent de l'ombre où les avait jetés le régime. Jeune critique bombardé directeur de la "Comission des conflits" en 1986, Andreï Plakhov se souvient.

Sortie en octobre 1957 en Russie soviétique, puis présenté au festival de Cannes en mai 1958, "Quand passent les cigognes" fit sensation sur le plan international. Une première raison à cela était que cette dixième réalisation de Mikhaïl Kalatozov surprenait tout autant que "Le Quarante et unième" de Grigori Tchoukhraï, l'année précédente, par son absence de propagande marxiste

Une rétrospective à la Cinémathèque française, jusqu'au 10 mars, et un ouvrage très documenté et passionnant de Bernard Eisenschitz nous rappellent l'importance de Boris Barnet (1902-1965), cinéaste inclassable mais qui n'a rien à envier aux grands maîtres soviétiques de son temps.

« Les pionnières du cinéma soviétique», rétrospective coordonnée par Bernard Eisenschitz et Irène Bonnaud, montrée cet été au festival Il Cinema Ritrovato de Bologne et programmée à la Cinémathèque française du 14 au 24 octobre 2020, mêle des films qui furent de grands succès à leur époque et des raretés.

La rétrospective "Pionnières du cinéma soviétique" organisée par Irène Bonnaud et Bernard Eisenschitz a eu pour objet de présenter un pan méconnu de l'histoire du cinéma soviétique des années 1920 aux années 1940 qui tient à la présence en nombre de femmes réalisatrices, phénomène assez unique dans le contexte de la production de l'époque.