« Strauss, cet homme qui semblait éloigné du temps dans lequel il vivait et que l'avenir ne concernait pas, recueillera un jour, du fait de la nouvelle orientation de cet avenir, plus d'admiration qu'il n'en a jamais connu de son vivant ». écrivit Glenn Gould. L'avenir, c'est maintenant. Et la prophétie sans nul doute s'est réalisée, si l'on en juge par les innombrables disques, concerts et productions lyriques où sont jouées les oeuvres de celui qui fut le dernier représentant de la haute tradition musicale occidentale, singulièrement allemande.

On beaucoup glosé sur le rapport conflictuel que Beethoven entretint avec le(s) pianoforte(s). « Que le géant parmi les pianistes », selon Vaclav Tomasek, ait sans cesse exigé des claviers plus perfectionnés rend passionnante l'écoute du répertoire sur les instruments d'époque, en constante évolution, irremplaçables pour en restituer la saveur. Déjà Scarlatti et Bach s'étaient épris des nouveaux vevenus, signés Cristofori et Silbermann, susceptibles de dynamiques "piano" et "forte".

Trente-cinq ans après ses débuts avec "Birthday" et "The Sugarcubes", son premier groupe, Björk rayonne toujours. L'Islandaise est de retour sur scène cet été : l'occasion pour celui qui l'a beaucoup côtoyée de retracer son parcours.

Association entre deux pionniers de la French Touch, Braxe + Falcon signent un emballant premier maxi. Electro et pop, "Creative Source" invite Panda Bear pour l'une des plus belles ballades de l'année. L'occasion de rencontrer ces hommes de l'ombre enfin en pleine lumière.

Cofondateur de Soulive et de Lettuce, guitariste et multi-instrumentiste surdoué, producteur et/ou compositeur de titres pour Aaron Neville, Norah Jones ou Tedeschi Trucks Band, le curriculum vitae d'Eric Krasno est tout simplement vertigineux ! C'est depuis le Mexique où il se produisait en compagnie de George Porter Jr. et Ivan Neville, notamment, que ce bourreau de travail a répondu à nos questions à l'occasion de la sortie d'"Always", l'album d'un homme épanoui et d'un artiste accompli.

Iconoclaste, provocateur, caustique, tourmenté, rebelle, esthète, libre : les qualificatifs ne manquent pas pour décrire Son of Dave, le bluesman le plus singulier de la scène contemporaine. Adepte de l’absurde et du second degré, son caractère facétieux, son agressivité sous-jacente et sa personnalité insaisissable ne font pas de lui l’artiste le plus facile à interviewer. Le challenge mérite néanmoins d’être relevé à l’heure d’un nouvel album percutant.

Des compositrices médiévales à la jeune Camille Pépin, nombreuses sont les Occidentales qui ont manifesté des dons créateurs indéniables. Certains hommes n'ont pas craint d'appeler à leur mise à l'honneur: "Une tête féminine doit aussi décorer notre musée", déclarait Schumann dans sa revue musicale ; "Quand sera brisé l'infini servage de la femme [...] elle sera poète, elle aussi !" prédisait Rimbaud dans ses "Lettres du voyant". Redonner vie, une vie durable, à leur musique est l'enjeu actuel.

Ténèbres. Prononcer ce mot en présence de l'amateur de musique baroque fera, dans l'instant, se lever images et sensations. Des cierges éteints l'un après l'autre ; les flammèches des flambeaux peints par Georges de La Tour ; une scène de "Tous les matins du monde" où la solitude d'un maître de la viole voué aux regrets accueille les mélismes de la "Troisième des Leçons" de François Couperin. Elles sont aujourd'hui les plus jouées, les plus enregistrées du vaste corpus légué par les XVIIe et XVIIIe siècles français.

Epris d'absolu, César Franck nourrit sa musique d'un fort sentiment religieux et la soumet à sa volonté de grandeur. Mais il sait aussi inventer des formes originales et céder aux élans romantiques.

Le chef et compositeur superstar, Esa-Pekka Salonen, est attendu au Festival d'Aix-en-Provence pour diriger l'Orchestre de Paris dans Mahler et Messiaen. Occasion d'évoquer quelques jalons de son parcours musical.

Si le centre du monde catholique fut un laboratoire naturel pour la musique liturgique, les formes profanes y prospérèrent aussi, faisant de la Ville éternelle un ardent creuset des arts. Entre périodes de faste et de repli, de Palestrina à Respighi, d'Allegri à Nino Rota, depuis les sept collines, deux millénaires de création musicale nous contemplent.

L'un dit piano quand l'autre dit opéra. L'un séduit, l'autre fait peur. L'un fait l'ange, l'autre le diable. Voici pourtant, plus que deux compositeurs, deux inventeurs de la musique, deux visionnaires et, par miracle, deux plumes prolixes. La correspondance du virtuose et de son (futur) gendre reste l'un de nos plus précieux trésors. Trésor que rouvre pour nous son éditeur et préfacier Georges Liébert. Esthétique, politique, théologique, psychologique... on ne vous cache rien.