Comment jouissaient nos ancêtres ? L'historien Alain Corbin déflore correspondances et archives cachées, dévoilant les plaisirs et l'intimité sexuelle de nos arrière-grands-parents.

Avec son "Histoire du silence", l'historien Alain Corbin explique pourquoi notre société se complaît dans le bruit.

Il avait déjà fait une histoire du son : Alain Corbin propose aujourd'hui celle de son absence.

Une enfance paisible dans un monde riche de sensations

Au fil de son oeuvre, l'historien Alain Corbin a exploré les sensibilités et les émotions. Il livre aujourd'hui une passionnante histoire du silence qui en dit long sur les évolutions du monde, des moeurs et des relations humaines.

Avec la scène du film "Blow up" de Michelangelo Antonioni en couverture, nous voici d'emblée dans le sujet de la représentation : livre, film, photo en train d'être prise mais non vue, autre photo énigmatique dans le cours du film, sont autant de poupées russes entre les images et une réalité insaisissable.

Les textes des médecins montrent l'union charnelle comme "l'acte... à leurs yeux, le plus important de l'existence humaine" nous rappelle Alain Corbin.

Le grand historien Alain Corbin consacre une étude poétique et érudite au silence.

De l'art de la colère chez les Grecs à l'impératif de la dissimulation chez les bourgeois du XIXe siècle en passant par l'austérité médiévale, "Histoire des émotions" retrace notre rapport aux mouvements du coeur.

″Zazie″, la fantasque héroïne de Queneau, disait, l'on s'en souvient, vouloir devenir institutrice ″pour faire chier les mômes″. Nous ne savons rien des motivations de Paul Beaumord, qui exerçait le métier de maître d'école dans la campagne limousine à la fin du XIXe siècle. Sans doute l'ascenseur social y était-il pour quelque chose. Gageons également que, comme le laisse entendre Alain Corbin, la volonté de ne pas cesser d'apprendre a dû l'accompagner tout au long de sa carrière. C'est justement ″le désir d'acquisition d'un savoir″ qui est, selon l'auteur lui-même, l'objet de son livre.

Et s'il fallait être scolaire pour être audacieux ? La rentrée des classes 2011 coïncide avec la mise en évidence éditoriale de questions majeures à travers deux ouvrages pour mineurs : ″Le Livre de morale″, initialement paru en 1895, avec en exergue la maxime ″Le suffrage universel exigeait l'instruction universelle ; mais celle-ci n'est rien si l'éducation morale et civique ne vient la féconder″.