Alors que les mutineries n'ont pas toutes cessé, le pays fait face à une nouvelle forme de menace : celle de commandos d'hommes armés qui multiplient leurs attaques. Si les méthodes convergent, leurs objectifs, eux, semblent différents.

Inattendu, les accords de paix signés à Ouagadougou, le 4 mars 2007, ouvrent la voie à une réconciliation en Côte d'Ivoire. Après cinq ans de conflit, le chef de l'Etat et le chef de la rébellion partagent le pouvoir.

Intronisé à la hâte avec l'appui de Paris, le successeur du président ivoirien décédé la semaine dernière va devoir gérer la banqueroute totale laissée derrière lui par "le sage d'Abidjan".

Pendant qu'à Abidjan le pouvoir se fissure, au nord les rebelles maintiennent leur pression militaire.

Pourparlers de paix, enlisés à Lomé, reprise des combats entre l'armée et une nouvelle force rebelle à l'ouest du pays : la Côte d'Ivoire semble du nouveau sur la pente fatale.

La France parviendra-t-elle à imposer un règlement politique qui lui permettrait de céder la place à une force d'interposition africaine ? C'est l'objectif de la négociation qui doit commencer mercredi.

Alors que les chefs d'Etat africains réunis à Paris se félicitaient de l'accord conclu entre les fractions ivoiriennes, les partisans du président Laurent Gbagbo, qui refusent tout compromis, sont descendus dans la rue pour dénoncer le néocolonialisme français.

Le président Gbagbo a enfin pris la parole, pour dire qu'il acceptait l'esprit des accords de Marcoussis... tout en s'efforçant de les vider de leur contenu. La présentation du nouveau gouvernement scellera la "réconciliation nationale" ou donnera le signal de la reprise des hostilités.

Plus d'un an après leur signature, les accords de Marcoussis, qui devaient permettre de résoudre la crise ivoirienne, sont-ils encore applicables malgré la tuerie du 25 mars 2004 ?