Ils ont fait un coup d'Etat contre le président Amadou Toumani Touré et mis à bas la démocratie. Alors que la rébellion touarègue fait rage dans le Nord, les putschistes ont voulu punir le chef de l'Etat pour sa trop grande passivité.

Même quand les mutins sont entrés dans le centre de Bamako, Amadou Toumani Touré, confiant en sa bonne étoile, n'a pas cru une seconde qu'il pouvait être renversé. Récit exclusif des dernières heures d'un président contraint à une fuite sans gloire.

Plus de deux mois après le coup d'Etat du 21 mars 2012, le chef des militaires se rêve en sauveur de la nation. Depuis la garnison de Kati, où il s'est retranché, il ne reconnaît qu'à regret l'autorité du président intérimaire, critique la médiation de la Cedeao et veut croire qu'un rien suffirait pour que l'armée triomphe dans le Nord...

Un groupe de soldats a renversé le président Amadou Toumani Touré, à un mois de la fin de son mandat et de sa retraite politique. Un brutal coup d'arrêt à la démocratie malienne, exemplaire depuis deux décennies.

Le capitaine Sanogo, auteur du coup d'Etat du 22 mars 2012, a été pris de court par l'intervention militaire française dont il ne voulait pas. L'ex-putschiste tente de peser en coulisses.

Chassés du palais de Koulouba en même temps qu'Amadou Toumani Touré, un temps traqués par les putschistes, les Bérets rouges tentent de se refaire une place et un nom dans l'armée.

L'ancien putschiste malien, accusé de complicité d'enlèvement et d'assassinat, comparaîtra aux assises le 30 novembre 2016. Un procès délocalisé à Sikasso, à 400 km de la capitale.

Parmi les 17 prévenus qui comparaissent pour l'assassinat de 21 Bérets rouges, en mai 2012, quelques sans-grade ont reconnu leur culpabilité. Mais l'ex-chef de la junte, Amadou Haya Sanogo, s'enferme dans sa stratégie de défense : le déni et les menaces.

Avec le putsch du 22 mars 2012 et la rébellion touarègue qui a gagné tout le nord du pays, la pagaille la plus totale règne aujourd'hui au Mali.

Trois semaines après son coup d'Etat, la junte a remis le pouvoir aux civils. Elle laisse un pays coupé en deux. Et les villes du Nord aux mains des islamistes.

Inculpé de complicité dans la disparition d'une vingtaine de "bérets rouges", l'ancien chef de la junte est incarcéré depuis plus de deux mois. Mais pas en prison : à l'Ecole nationale de gendarmerie.