Dans "Génération surdiplômée" (Odile Jacob), Monique Dagnaud et Jean-Laurent Cassely montrent que le nouveau clivage des sociétés développées repose moins sur le revenu que sur le niveau de diplôme. Entretien.

Il y a ceux qui peuvent faire leur nid partout et ceux qui ont les "semelles attachées au territoire". Dans l'ouvrage "Génération surdiplômée, les 20% qui transforment la France", publié aux éditions Odile Jacob (janvier 2021), Monique Dagnaud, sociologue et directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique, et Jean-Laurent Cassely, journaliste, essayiste et spécialiste des questions territoriales, s'attaquent à la première catégorie, composée des 20% qui sortent du système scolaire avec un master ou un diplôme de grande école.

Consultants, "startuppers", youtubeurs, dirigeants de firme multinationale, créateurs de tiers-lieux, les surdiplômés innovent : ils réinventent le travail et les modes de vie.

Nos démocraties se veulent toutes, aujourd'hui, des méritocraties, où la réussite consacre le mérite individuel. Mais, entre l'idéal et la réalité, il y a un monde. Et l'idée de mérite engendre des effets pervers, psychologiques et sociaux, expliquant cette révolte actuelle contre les élites qui déstabilise nos sociétés.