Les 10 et 24 avril, 48 millions de Françaises et de Français sont appelés à élire le président de la République pour un mandat de cinq ans. Cette actualité n'a évidemment pas échappé au monde de la bande dessinée et de nombreux albums sont publiés à cette occasion, certains plus par opportunisme éditorial que par réelle ambition informative ou citoyenne. Parmi la vingtaine d'albums que nous avons répertoriés, une dizaine ont tout particulièrement retenu notre attention. Ils abordent différents genres - enquête, reportage, chronique sociale, drame, comédie, et même science-fiction !

Le festival d'Angoulême est reporté, mais qu'importe ! "Beaux Arts" vous offre un focus sur la vénéneuse séduction du manga d'horreur et une sélection de ses bandes dessinées préférées pour 2022.

Un genre très en vogue depuis une dizaine d'années est celui de la biographie d'artiste ou d'une légende de l'histoire de l'art en BD : Picasso, Degas, Courbet, Capa (le photographe), Schiele, Niki de Saint Phalle, Goya, Munch, Rose Valland, etc., avec un résultat plus ou moins heureux. Quatre récentes parutions marquent par la singularité de leur sujet.

Dans ses bandes dessinées, Etienne Davodeau croque le réel et met en lumière des alternatives portées par des « héros locaux », comme Richard, le vigneron en biodynamie des « Ignorants ». « Artiste embarqué » et engagé, il a récemment publié « Le Droit du sol. Journal d'un vertige », qui incarne un genre en plein essor : l'enquête dessinée.

En 1952, Jacques Martin créait le personnage de Lefranc pour le journal "Tintin". Pendant contemporain du Gallo-Romain Alix, ce journaliste téméraire a depuis vécu trente-trois aventures palpitantes, qui l'ont mené aux quatre coins de la planète. A l'occasion de cet anniversaire, les éditions Casterman publient un nouvel album - "Le Scandale Arès" - mais également un livre consacré aux voitures présentes dans les enquêtes de Lefranc.

La parution de la quatrième partie de "L'Espoir malgré tout" marque l'aboutissement de la grande fresque qu'Emile Bravo a consacrée au personnage de Spirou. Ce dernier ayant été contraint à une certaine invisibilité durant la Seconde Guerre mondiale, c'est fort à propos que l'auteur a choisi de s'engouffrer dans la brèche, pour lui faire rencontrer l'histoire et éclore au monde. Avec le diptyque que forment "Le Journal d'un ingénu" et "L'Espoir malgré tout", Emile Bravo livre une oeuvre exemplaire, à l'authentique image de son héros.

Dans son premier album publié en solo, Alicia Jaraba Abellan évoque l'incroyable trajectoire de la Malinche, un personnage encore très controversé au Mexique. Interprète du conquistador Hernan Cortés, dont elle fut aussi la maîtresse, son périple à travers l'Amérique centrale précolombienne rappelle que le vaste territoire de l'empire aztèque était loin d'être uni avant sa prise de contrôle par les Espagnols.

Alors qu'un des festivals les plus importants de la planète Métal se prépare à ouvrir ses portes après deux annulations successives pour raisons sanitaires, le monde de la BD se demande comment la petite maison Rouquemoute a pu installer ses pénates dans la prairie Hellfest. Chauffée à blanc par tout un tas de questions brûlantes, la rédaction de "dBD" a tisonné les pieds de Maël Nonet au fer rouge afin qu'il vide son sac de pêchés en toute spontanéité.

Après le flot de bandes dessinées qui ont accompagné le centenaire de la Première Guerre mondiale, la source s'est progressivement tarie, faute d'actualité. C'est le moment qu'ont choisi Diego Agrimbau et Juan Manuel Tumburus pour publier "Les Yeux perdus", un récit glaçant qui se déroule en 1917, quelque part sur le front de l'Est.

Entre 1870 et 1962, chaque génération de Français a connu la guerre, qu'elle soit mondiale ou coloniale. Partant de ce triste constat, le scénariste Yan Le Gat et le dessinateur Pierre Fouillet construisent un récit en trois actes, dont le dernier volet vient tout juste de paraître.

Adieu triste amour... La formule est joliment surannée. C'est un écho lointain, peut-être, au lyrisme de troubadours et de poètes, à moins que la référence soit à chercher plus près de nous, dans le refrain d'une chanson populaire entonnée en duo. Mirion Malle aime bien puiser dans un certain folklore, donner à son lecteur à voir et à entendre- ses albums sont un melting pot d'accents et d'énoncés qui fusent, de références cinématographiques et musicales diverses et variées - et, surtout, lui donner du grain à moudre.

Sansuke Yamada a plusieurs cordes à son arc. Né en 1972, il développe dès l'adolescence un intérêt tout particulier pour la période de l'après-guerre au Japon. Diplômé de l'Osaka University of Arts, il part ensuite vers d'autres horizons. Il devient illustrateur et auteur de manga pour différents types de supports, notamment dans la presse et la littérature gay. Il est également comédien et, surtout, musicien au sein de Tomari, un groupe de kayôkyoku, l'ancêtre de la J-pop.