Discrets mais influents, ils comptent parmi les artisans de l'élection du magnat de l'immobilier. Médias, think tanks, financement de candidats... Cette famille a mis ses milliards au service d'une vision ultranationaliste de la politique. Et rien ne saurait l'entraver. Steve Bannon en a fait l'expérience. L'ex-conseiller à la Maison Blanche a été éjecté du site "Breibart News", dont ils sont actionnaires. Sa faute, avoir mis en cause Donald Trump, le plus à même de réaliser leur rêve américain : un Etat fédéral réduit au minimum, des frontières étanches et des armes à foison.

Les images d'Emmanuel Macron au Louvre le soir de son élection l'auraient empli de fierté. Mais Henry Hermand s'est éteint il y a tout juste deux ans sans voir son rêve exaucé. Industriel épris de politique, ce mécène de la deuxième gauche avait mis sa fortune au service des ambitions de son protégé, comme il l'avait fait avec Michel Rocard. Une vie d'homme d'État par procuration qui ne l'a jamais entièrement comblé.

Le fait que le premier projet de loi déposé dans le cadre de la XVe législature soit le projet de loi rétablissant la confiance dans l’action publique, qui concerne notamment la question des rapports entre les partis et l’argent, est révélateur du caractère crucial de cette question. L’argent des partis est en principe très réglementé, mais il s’agit aussi d’une des dernières « boîtes noires » du droit de la vie politique. Cependant, l’essentiel est peut-être ailleurs : quel système politique se cache derrière la moralisation ?