A peine quatorze ans plus tard, la Commission européenne présidée par M. Jean-Claude Juncker semble s'être fixé pour objectif prioritaire de bouleverser les équilibres garantissant la protection de la culture européenne et d'ignorer les impératifs destinés à protéger la diversité de la création et la liberté d'expression.

Le droit d'auteur est mis en question, malmené ; le voilà à nouveau inscrit sur l'agenda politique, en France comme en Europe... Mais s'il peut paraître inactuel à certains, c'est seulement parce qu'il pose une limite à la démesure commerciale des grandes entreprises du numérique ou à des ambitions politiques peu soucieuses de culture. Il y a, en effet, des propriétés immatérielles qui méritent d'être défendues pour elles-mêmes comme pour le bien de tous.

Depuis vingt ans au moins, la "révolution numérique" est en marche. De cela, nombre de professionnels de l'édition de savoir, publiant livres et revues imprimés, comme ceux de bien d'autres secteurs d'activité ont tôt pris conscience, en France comme ailleurs. Dès les années 1980, certains ont investi et expérimenté pour assurer à leurs auteurs une plus large diffusion de leurs travaux grâce au numérique, via les CD-Roms d'abord, puis via le web.

Alors que sort le film ″Cloclo″, on revient sur ″Comme d'habitude″, de Claude François, titre au destin et chiffres inouïs. Une odyssée où se bousculent Bowie, Sinatra ou Sid Vicious.

Contre les éditeurs qui abusent des royalties tirées d'articles universitaires ou d'oeuvres littéraires, contre les musées qui privatisent la reproduction du patrimoine public, des hackers agissent pour mettre ces biens communs à disposition de tous.

Les "starchitectes" d'aujourd'hui gèrent leur identité comme une marque ; on leur commande des immeubles comme naguère des tableaux à un peintre. Mais leurs "oeuvres" sont aussi des lieux (d'habitation, de travail...) et sont donc soumises à un droit d'usage et à des modifications - voire des destructions - qui peuvent être décidées par les pouvoirs publics. Y a-t-il un droit d'auteur en architecture ?

Le livre numérique bouleverse notre relation aux textes et à la lecture, mais il est également un facteur de turbulences juridiques importantes, pour tous les acteurs du livre, lecteurs, auteurs, éditeurs, libraires ou bibliothécaires, tandis que d'autres entités comme Google, Amazon ou Apple aspirent à se tailler la part du lion dans ce nouveau continent commercial qui s'ouvre.

Le 64e congrès de la FIAF qui s'est tenu à Paris du 17 au 26 avril 2008, a soulevé l'épineuse question des droits

La réalité du piratage exige d'élaborer des modèles équilibrés qui passeront par une redéfinition de la nature des oeuvres, de la gratuité et du droit d'auteur.