Il a fallu attendre le César de la meilleure actrice, reçu en 2019 pour “Jusqu’à la garde”, à l’âge de 47 ans, pour que le talent de Léa Drucker saute enfin aux yeux de ses pairs. À l’affiche de sept films en 2022, la discrète comédienne, appréciée pour sa profondeur dramatique, fait mentir l’adage selon lequel les rôles au cinéma se raréfient pour les femmes qui avancent en âge. Ce printemps 2023, elle est l’héroïne de “L’Été dernier”, de Catherine Breillat, en compétition au Festival de Cannes. Le récit d’une liaison entre une mère de famille et son beau-fils adolescent

Aussi nos « Questions à des cinéaste s» reviennent-elles scander les autres textes, la pratique et la réflexion n'ayant pas de sens séparées l'une de l'autre, et la « politique des autrices » ne suffisant pas, de loin, à résumer l'évolution des femmes dans le cinéma.

Sa composition de femme tombant amoureuse de son beau-fils de 17 ans dans "L'Eté dernier" de Catherine Breillat la remet au centre de toutes les attentions. Vertigineuse et glaçante.

Monstre froid, hilarante trublionne, femme de pouvoir ou victime de violences conjugales... A 51 ans, celle qui fut jadis cantonnée aux seconds rôles ose tout. Et ça lui réussit.

Léa Drucker est à l'affiche de deux films ce mois-ci. La comédie piquante et émouvante de Pascal Bonitzer "Le Tableau volé", qui fait d'elle une experte en art, et "Un homme en fuite" de Baptiste Debraux, où elle incarne une policière enquêtant sur un braquage qui pourrait avoir un lien avec la protestation ouvrière dans une petite ville des Ardennes. Deux rôles aux antipodes qui témoignent de l'étendue de son registre et de sa volonté de se frotter à des genres et des univers différents. Une constante depuis ses débuts dans les années 1990.

Dans "L'Eté dernier", thriller sexuel dérangeant de la réalisatrice de "Romance X", l'actrice est une bourgeoise qui entretient une liaison avec son beau-fils de 17 ans. Elle raconte le tournage.